4ème Dimanche de Pâques
C’est au matin de Pâques que tout avait commencé pour les apôtres. Ce fut la découverte du tombeau vide. Le corps de Jésus n’était plus à l’endroit où il aurait dû être. Le premier signe de la résurrection, ce que constatent les saintes femmes et Pierre et Jean, c’est une absence.
Puis, très vite, sont venues les apparitions. Mais avec les apparitions le doute a aussi taraudé l’esprit des disciples. Thomas voulait toucher pour croire. Toucher les mains, les pieds du Seigneur pour y constater la blessure des clous. Et c’est quand Jésus les invitent à partager le repas, du poisson grillé, sur la plage, qu’enfin la joie et la paix promises par le Ressuscité s’enracinaient dans leurs cœurs. Oui les disciples avaient été lents à croire. Il leur avait fallu du temps.
Et maintenant c’est eux qui sont affrontés à l’incrédulité, à la mauvaise foi même, de leurs frères juifs. Nous l’avons entendu tout à l’heure dans la première lecture : « Quand les juifs virent tant de monde, ils furent remplis de fureur ; ils repoussaient les affirmations de Paul avec injures ».
De son côté Jean nous décrit cette « foule immense » de témoin qui « viennent de la grande épreuve », qui ont « lavé leurs vêtements dans le sang de l’Agneau ». Le monde aussi a besoin de temps pour se convertir. L’Evangile d’aujourd’hui nous parle aussi de ce temps qui n’est plus le temps de l’absence et du tombeau vide, qui n’est plus le temps des apparitions du Ressuscité, mais qui est le temps de vivre au jour le jour entre les mains du Père et du Fils. Les disciples, après l’épreuve, après le doute, font l’expérience d’être dans les mains de Jésus, dans « la Main du Père ». Et ils savent maintenant que rien ni personne ne peut les arracher de sa main : « personne ne les arrachera de ma main » personne ne peut rien arracher de la main du Père déclare le bon pasteur. (ie le vrai pasteur)
Cette main du Père est toujours là. C’est l’Eglise qui nous soutient dans le combat du doute et de l’épreuve. Ce sont les témoins et martyrs de la foi qui nous ont précédés qui nous soutiennent. Et l’Eglise nous appelle à entrer à notre tour dans ce peuple en marche vers le Royaume. C’est aujourd’hui donc, la journée de prière pour les vocations. Oui il faut prier. Prier pour que Dieu éveille dans le cœur de nombreux jeunes garçons et filles, le désir de tout quitter pour vivre l’Evangile et l’annoncer de par le monde.
Mais ces vocations peuvent-elles naître et grandir sans être soutenues par la main de Dieu. Or maintenant cette main de Dieu c’est nous, si nous nous sommes levés pour témoigner de notre joie de croire, cette main de Dieu c’est nous si nous nous sommes laissés toucher par l’appel du Christ à vivre de son Evangile où que nous soyons en tout temps ?
Alors posons-nous la question ; qu’avons-nous fait de notre vocation à la sainteté à laquelle, par notre baptême, nous sommes tous appelés ?
AMEN.
Homélie du Père Jean-Pierre POTELLE - 4ème Dimanche de Pâques - Jn 10, 27-30 ; Ac 13, 14-43-42 ; Ap 7, 9-17