5ème Dimanche de Pâques
A écouter la lecture des Actes des Apôtres, on pourrait penser que Paul et Barnabé sont des touristes heureux. Non ce n’est pas du tourisme que cette visite des Eglises, c’est une visite pastorale. Paul porte le souci de toutes les communautés chrétiennes qu’il a fondé lors de ses voyages missionnaires. Il revient les fortifier dans la foi, les encourager face aux persécutions, redresser éventuellement leurs erreurs, les organiser en leur donnant des « Anciens » pour les encadrer (Rappelons que le mot « Ancien » se dit en grec « presbyteros » qui a donné le mot français « prêtre »).
Et Paul prend soin de partager avec tous : « Ayant réuni tous les membres de l’Eglise, il leur racontait tout ce que Dieu avait fait avec eux et comment il avait ouvert aux nations païennes la porte de la foi ».
Pour notre part puisque maintenant nous avons la télévision et internet, est-ce que nous nous tenions au courant de la vie des Eglises d’autres pays ou continents ? Avons-nous conscience d’être frères et sœurs en Christ de millions de personnes de par le monde ? Est-ce que nos groupes de prières prennent le temps de partager leurs découvertes et prennent le temps de se réjouir ensemble quand dans un quartier cela bouge sans l’action des chrétiens ?
Le livre de l’Apocalypse (rappelons qu’apocalypse ne veut pas dire catastrophe ; il n’y a pas de Bruce Willis, de Will Smith, de Sylvester Stallone et encore moins d’Arnold Schwarzeneger dans cette histoire ; mais révélation). Le livre de l’Apocalypse donc nous décrit la fin des temps non comme une destruction mais comme une transformation, comme si les nuages se déchiraient et nous révélait à nos yeux le vrai monde : « voici la demeure de Dieu avec les hommes, il demeurera avec eux et ils seront son peuple… il essuiera toute larme de leurs yeux… il n’y aura plus de pleurs de vis, ni de détresse ».
Que faut-il penser de ces bonnes paroles ?
Peut-on maintenant se croiser les bras en attendant des jours meilleurs ? Les pauvres ne vous inquiétez pas un jour vous serez riches…
Non bien sûr. Il nous faut croire que Dieu est passionné par tous nos efforts pour explorer et aménager la création qui nous a été confiée. Il nous faut croire que Dieu est passionné par tous nos efforts pour rendre notre société meilleure, pour aider les plus démunis à retrouver toute leur dignité. Nos efforts ne sont pas voués à l’échec, nos réalisations matérielles ou sociales bâties pour le bien commun seront aussi transfigurées ; croyons qu’au dernier jour Dieu viendra parachever l’œuvre des hommes ses fils.
L’œuvre des hommes sera parachevé par Dieu ; l’œuvre du Fils sur cette terre est achevé : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui » nous a dit St Jean dans l’évangile. Judas est sorti, tout peut s’accomplir. L’amour du Christ est parfaitement révélé par son sacrifice et sa résurrection. Jésus a parfaitement réussi sa vie.
Réussi sa vie ! Pour nous et pour nos enfants qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce que cela veut dire une vie donnée et généreuse ? A l’image de celle de notre Maître et Seigneur ?
Jésus nous redit encore aujourd’hui, à nous qu’il appelle « ses petits enfants », Jésus redit : « Comme je vous ai aimé, vous aussi, aimez-vous les uns les autres ».
Peut-on dire encore de nos familles, de nos groupes de prières, de notre communauté paroissiale, peut-on dire « Voyez comme ils s’aiment » ? Car c’est là le seul témoignage irrécusable aux yeux des hommes. L’amour que nous portons les uns aux autres est le seul et vrai témoignage de notre appartenance au Christ.
AMEN.
Homélie du Père Jean-Pierre POTELLE - 5ème Dimanche de Pâques - Ac 14, 21b-27 ; Ps 144 ; Ap 21, 1,5a ; Jn 13, 31-35