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Le mariage est l’union d’un homme et d’une femme librement consentie, qui s’engagent dans un amour conjugal fidèle, que rien durant cette vie ne pourra détruire, disponibles pour accueillir de nouveaux enfants.
Lorsque le mariage concerne deux baptisés, ce lien conjugal prend un sens nouveau : il devient signe visible de l’alliance du Christ et de l’Église.
Une telle aventure mérite de s’y préparer. La préparation au mariage vise à nourrir le dialogue entre fiancés pour que chacun d’eux puisse en toute clarté prononcer un OUI libre et déterminé le jour du mariage et chacun des jours suivants…
La préparation au mariage est un moment favorable pour faire le point sur sa vie religieuse et approfondir ou redécouvrir la foi catholique.
Qui peut se marier à l’Église ?
La première condition nécessaire est d’être baptisé dans l’Église catholique. Il arrive de plus en plus souvent, qu’un catholique se marie avec une personne qui n’est pas catholique.
Celle-ci peut appartenir à une autre confession chrétienne, orthodoxe ou protestant. Nous sommes unis par un même baptême « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». La constitution d’un couple de chrétiens appartenant à des confessions différentes peut être une chance de faire progresser les relations entre les confessions. On parle d’œcuménisme.
Celle-ci peut appartenir à une religion non chrétienne, juive, musulmane ou autre. On parle d’inter-religieux. Dans ce cas, l’évêque peut autoriser le mariage à l’église au nom du baptême de celui qui est catholique. Il ne peut le faire que si les deux époux s’engagent à respecter leurs convictions mutuelles. Ce n’est donc pas une autorisation automatique. Il est indispensable de venir présenter votre projet à un prêtre, pour s’assurer que le mariage à l’église sera possible.
Celle-ci peut être sans religion, l’évêque peut alors donner son autorisation s’il y a une espérance fondée que la foi et la pratique chrétienne du catholique seront respectées. Là encore,ce n’est pas une autorisation automatique. Il est indispensable de venir présenter votre projet à un prêtre, pour s’assurer que le mariage à l’église sera possible.
Que faire avant tout ?
Il est prioritaire de venir paisiblement présenter votre projet à un diacre ou prêtre de votre paroisse (église proche de votre lieu d’habitation ou de travail). C’est là que vous serez informés de la possibilité de donner suite à votre projet. Renseignez-vous sur les permanences d’accueil.
Il vous faut aussi arrêter le lieu ; le jour et l’heure de la célébration. Ce peut être évidemment votre paroisse ou une église ou chapelle que vous connaissez. Attention, il n’y a que le curé de cette église ou chapelle qui peut donner son accord. Prenez le temps de le rencontrer.
Enfin, il faut que vous sachiez qui présidera la célébration. Le diacre ou prêtre qui vous préparera… le diacre ou le prêtre de l’église retenue… un diacre ou prêtre de votre connaissance.
Vous comprenez alors qu’il vous est demandé de prendre contact avec votre paroisse entre 10 et 8 mois avant la date envisagée.
Toutes ces questions réglées prioritairement, vous pouvez engager votre préparation.
La Préparation au Mariage est tout sauf un examen en vue de la délivrance d’un permis ! C’est une merveilleuse chance de vous poser des questions essentielles sur l’engagement que vous désirez prendre, le sens que vous voulez donner à votre couple et à votre future famille. Vous rencontrerez d’autres futurs mariés de votre génération, des « couples témoins » vous feront part de leur expérience. Vous découvrirez ce que Dieu veut vous donner grâce à la Révélation biblique ; Comment l’Église vous accompagnera durant toute votre vie. Vous préparez votre célébration en recevant les mots de la prière de l’Église, etc.
Cette préparation se fait au sein de votre paroisse grâce au Préparation Paroissiale du Mariage où en regroupant plusieurs paroisses dans un CPM- Centre de Préparation au Mariage. Vous recevrez toutes les informations et le calendrier des rencontres lors de votre premier contact avec le diacre ou prêtre de la paroisse.
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Les « 4 Piliers » du Mariage Catholique
Les quatre Piliers du Mariage Catholique : Liberté de consentement, Indissolubilité du Sacrement de Mariage, Fidélité des époux et Fécondité sont fondamentaux et essentiels pour réussir son Mariage. Si l'un de ces 4 Piliers vient à manquer avant le Mariage, celui-ci pourrait être considéré comme nul car « Aimer à la manière de Dieu », c’est aimer dans la liberté, la fidélité, la durée et la fécondité. Ces quatre Piliers doivent aider les Fiancés lors de la Préparation au Mariage et sont un grand soutien pour traverser les inévitables jours de tempête et fortifier sa volonté d’aimer.
Le premier Pilier du Mariage : LIBERTE DE CONSENTEMENT
C'est le fait, pour un homme et une femme, de se marier sans qu'aucune des deux parties n'y soit forcée. Vous devez être pleinement libres de votre engagement, et n'avoir subi aucune contrainte vous forçant à vous marier. Ne pas être empêché par une situation de type : « Je suis déjà marié » ou « je suis très gravement atteint par une maladie psychique », mais aussi « ne pas subir de contraintes »lors du consentement (Cf. Catéchisme de l’Église catholique CEC n° 1625).
La parole qui rend libre… Lors du dialogue initial avec le prêtre, le jour de la cérémonie, le prêtre vous posera la question : « Vous allez vous engager l’un envers l’autre, est-ce librement et sans contrainte ? »
La formule d'échange des consentements n'est pas « M'aimes-tu ? », mais « Veux-tu me prendre pour époux ? » Il y a échange d'un vouloir libre. Il ne s'agit pas de beaux sentiments mais d'une volonté. Bismark écrivait à sa jeune épouse : « Je ne vous ai pas épousée parce que je vous aimais, mais pour vous aimer ».
La liberté n’est pas seulement dans le choix du conjoint, mais aussi dans le choix de s’engager dans le mariage. La liberté implique une maturité psychologique sociale et morale en vue d’assumer ses actes. La liberté est invitation à faire place à l’autre tel qu’il est vraiment. La véritable liberté est un équilibre difficile à trouver, un patient effort d’attention mutuelle afin que chacun trouve son épanouissement sans que l’autre en soit pénalisé. C’est le travail de toute une vie de trouver sa véritable liberté dans le respect de celle de l’autre. Plus on est libre plus on s’aime, plus on s’aime plus on est libre. Elle est surtout liberté de référer sa vie conjugale à l’Evangile et de la vivre en Eglise. Cette liberté là n’est jamais acquise une fois pour toute. Elle est invitation, chemin. Dieu est libre et il aime gratuitement.
Pour devenir libre, le peuple hébreu, guidé par Dieu, a traversé la mer Rouge. Par cet acte de confiance, il a avancé au large et bravé le danger. De même, le couple, appuyé sur la prière et les sacrements (confession, eucharistie qui « revivifie » celui du mariage), pourra éprouver sa liberté dans les épreuves et la faire grandir.
Les questions à se poser avant le Mariage plutôt qu’après : Suis-je libre de m'engager avec toi ? Suis-je libre vis-à-vis d’éventuelles pressions de ma famille ? Suis-je libre vis-à-vis de mon besoin affectif, de ma peur de la solitude, de mes illusions ? Pourquoi je veux me marier avec toi ? Quel sens donnons-nous à notre mariage ?
Le deuxième Pilier du Mariage : INDISSOLUBILITE
« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » Mat. 19-6
Le lien conjugal est indissoluble car il est établi, sur une libre initiative des deux époux, par Dieu lui-même (Catéchisme de l’Église Catholique n° 1640). C’est par le « oui » des fiancés que ce lien est scellé par Dieu. Et comme Dieu ne reprend jamais ce qu’il donne, ce lien est établi pour toujours. Comme si les fiancés apportaient chacun un bout de corde et que Dieu faisait un nœud. Aucun homme ne peut le dénouer.
S’engager pour la vie… Vous vous engagez pour tout le long de votre vie. Ce pilier se rapporte à la notion sacramentelle de votre union, le mariage crée un lien sacré entre les époux. Ainsi, lors de l'échange de vos consentements, vous prononcerez ces mots : « Je te reçois comme époux (se) pour nous soutenir l’un l’autre, tout au long de notre vie »
« Tu veux maintenant qu’ils construisent un foyer, qu’ils cherchent à s’aimer chaque jour davantage, et suivent l’exemple du Christ, lui qui a aimé les hommes jusqu’à mourir sur une croix ». Dieu s’engage jusqu’au bout en son fils sur la croix, c’est un exemple à suivre. Le mariage est un pacte d’alliance, à l’image de l’union de Dieu avec l’humanité et du Christ avec l’Eglise. A l’image de Jésus qui a aimé jusqu’au bout, jusqu’à donner sa vie. L’indissolubilité, c’est un lien sacré, où Dieu s’engage, que l’homme ne peut détruire. Il nous est donné pour soutenir la fidélité des époux. Durer toujours, c’est une espérance. « Oser partager sa vie avec quelqu’un, c’est miser ensemble sur l’avenir et sur Dieu ».
On ne se donne pas en pièces détachées et pour un temps. Ce n'est pas un contrat, mais un pacte d'alliance, à l'image de l'union de Dieu avec son Peuple et du Christ avec l'Eglise. A l'image de Jésus qui a aimé jusqu'au bout, jusqu'à donner sa vie.
Les questions à se poser avant le Mariage plutôt qu’après : Suis-je prête à m'engager à vivre avec toi toute ma vie ? Qu'est-ce qui pourrait briser notre mariage ?
Le troisième Pilier du Mariage : FIDELITE
Vous vous promettez fidélité, source de confiance réciproque, en vous appuyant sur le pardon et la réconciliation. Le prêtre vous demandera : « Vous allez vous promettre fidélité. Est-ce pour toute votre vie ? » et vous répondrez : « Je te reçois et je me donne à toi pour t’aimer fidèlement dans le bonheur et dans les épreuves »
Quelque peuvent être les aléas de leur vie de couple, les époux s'engagent dans la durée grâce à la fidélité, en s'appuyant sur le pardon et la réconciliation. C'est une promesse qui engage. Choisir un conjoint c’est renoncer à tous les autres possibles. La parole donnée le jour du mariage engage à vivre en responsabilité l’un de l’autre. Elle implique la reconnaissance des forces et des fragilités de chacun. La fidélité se construit dans le dialogue et donne à l’amour profondeur et intensité. Elle intègre le pardon et permet ainsi la durée. La fidélité, ce peut être aussi d’aider l’autre à se réaliser et pas nécessairement selon mes propres projets ou images. Car aimer, c’est aimer l’autre différent de moi… mais, également différent de l’image que je me fais de lui. La fidélité de Dieu nous rend capable d’être fidèles.Les questions à se poser avant le Mariage plutôt qu’après : Comment envisager ma fidélité envers toi ? Comment éviter d'être infidèle ? Comment se faire confiance ?
Le quatrième Pilier du Mariage : FECONDITE
« Soyons féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la » Gen 1,28
Le prêtre vous demandera, lors de votre mariage : « Dans le foyer que vous allez fonder, acceptez-vous la responsabilité d'époux et de parents ? »
Le chrétien se marie pour fonder une famille, avoir des enfants et transmettre le don de la vie. C’est une des responsabilités du mariage que de s’engager à devenir un jour parents et à inculquer aux enfants qui arriveront les valeurs qui sont les nôtres, de même que de les initier à la foi.« L’amour conjugal tend naturellement à être fécond. L’enfant ne vient pas de l’extérieur s’ajouter à l’amour mutuel des époux ; il surgit au cœur même de ce don mutuel, dont il est un fruit et un accomplissement » (Catéchisme de l’Église Catholique n° 2366).
Appelés à donner la vie, les époux doivent la transmettre de manière responsable. Tous les enfants que Dieu donne au couple sont une grâce et une grande bénédiction. Mais cela ne veut pas dire qu’un couple chrétien ne doit pas prendre en considération sa santé, sa situation économique et sociale pour décider du nombre d’enfants dont il peut assumer la responsabilité.
Connaître et respecter le temps du cycle féminin (où environ une semaine par mois la femme est féconde) oblige en effet à avoir un dialogue conjugal sans cesse renouvelé, une maîtrise de soi, un respect réciproque, une responsabilité commune. La communion des cœurs prépare alors la communion des corps. En poussant les époux à trouver d’autres façons que l’union sexuelle pour se montrer affection et tendresse, elles favorisent un langage corporel plus riche. Elles seules permettent que l’union sexuelle ne soit séparée de ce qu’elle porte en propre : la capacité à donner la vie.
Vous vous engagez à accepter vos futures responsabilités de parents, à vous ouvrir aux autres, à inculquer les valeurs d'humilité et de générosité à vos enfants, à les accueillir avec amour. Le terme fécondité n'est pas restrictif, c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas exclusivement de la reproduction. Même si faire des enfants fait partie de cette fécondité, et est réellement important dans le mariage catholique, le terme fécondité ne s'arrête pas là. La fécondité, c'est plus largement faire germer l'amour, la générosité.
Les questions à se poser avant le Mariage plutôt qu’après : Ai-je envie d'avoir des enfants avec toi ? Suis-je prêt à les accueillir ? Sommes-nous-prêts à accueillir un enfant différent, handicapé, malade ? Quels sont nos points de vue sur la contraception, l'avortement, l'adoption ? Quelles valeurs transmettre à nos enfants ? Comment parler de notre vie sexuelle ? Et si nous n’en sommes pas satisfaits ? Comment améliorer les choses ? Et sur d'autres formes de fécondité : Sommes-nous assez ouverts vers les autres ? Comment être plus généreux dans nos vies ? Sommes-nous un modèle d'amour pour nos proches ? Que partageons-nous avec nos amis, nos collègues, notre famille ?
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LIVRET DIOCÉSAIN DE PREPARATION DE MARIAGE
Module 1 : Partie humaine
- Psychologie
- Histoire
- Différences
- Forces vitales humaines
- Education
- Finances
- Gestions des conflits
- Santé (avortement, moyen contraceptif, procréation artificielle,)
Module 2 : Partie scripturaire
- Genèse 1,2,3
- Matthieu 19/3-9
Module 3 : la Théologie
- CEC
- Familiaris consortio
- La Théologie du corps
- Amoris laetitia
- Gaudium et spes
- Mariage et doctrine de l’Eglise.
Module 4 : La cérémonie
- La messe et sa compréhension
- La célébration de la messe et la place du sacrement de mariage
- Le choix des lectures et de la chorale
- Le dossier administratif
Module 5 : L’accompagnement
- Retraites de couples
- Rencontrer les couples en difficulté
MODULE I : PARTIE HUMAINE
- PSYCHOLOGIE DE L’HOMME ET DE LA FEMME.
De nos jours, beaucoup de couples vivent de nombreuses difficultés. On se demande pourquoi son homme ou sa femme a changé. Les partenaires n’arrivent plus à se comprendre et ces incompréhensions conduisent certains couples au divorce. Pour mieux vivre en harmonie dans son foyer, il faut que chaque partenaire essaye de comprendre et d’accepter l’autre. Que doit-on savoir sur son partenaire ?
Quelle est la psychologie de l’homme ?
L’une des sources des conflits dans le couple qui ne trouve pas de remède, c’est quand les deux partenaires ignorent le comportement et la réaction psychologique de l’un et de l’autre. L’homme est rationnel et aime les arguments logiques. Il a trois valeurs qu’il cherche à vouloir exprimer :
- Son pouvoir, sa compétence et son succès. Il veut prouver qu’il a le pouvoir, avec le pouvoir il va démontrer qu’il est compétent, et avec cette compétence il va montrer qu’il peut remporter le succès avec le pouvoir et la compétence.
- Il a besoin que sa femme ait confiance en lui, et en sa capacité.
- Il est centré davantage sur les choses, les objets, les projets, son travail plutôt que sa personne. L’homme est fier de pouvoir faire tout par lui-même, car l’autonomie est le symbole de son efficacité.
Voilà pourquoi il déteste se faire corriger et se faire dire quoi faire par son épouse. Un de ses aspects psychologiques aussi, c’est qu’il a du mal à exprimer ses émotions.
Et la psychologie de la femme ?
Les femmes ont tout un autre système de valeurs que les hommes. Elles sont plutôt intuitives. Pour elles, ce qui est important avant tout, c’est de pouvoir vivre décemment, avoir de quoi nourrir ses enfants, être bien habillée, être considérée comme quelqu’un d’important… Pour elles, c’est l’amitié, la communication, la beauté, les relations. Les femmes ont beaucoup d’intuition et sont fières de pouvoir deviner les sentiments et les besoins d’autrui.
Qu’est-ce qui peut provoquer des incompréhensions chez les partenaires?
L’homme a tendance à manifester son amour à sa femme par des réalisations concrètes. Alors que la femme trouve souvent qu’il ne verbalise ou ne dit pas suffisamment ses émotions parce qu’il lui est plus facile à elle d’exprimer ses émotions et elle voudrait qu’il en soit de même chez lui. Aussi, un homme peut se sentir offensé lorsque sa femme lui propose de le conseiller, alors que pour la femme il n’est pas offensant d’offrir de l’aide à son partenaire, ni d’en accepter. Il se sent faible, incompétent et mal aimé lorsque sa femme lui propose de lui donner des conseils (non sollicités). Il aura l’impression que sa femme essaie de le changer et reçoit le message qu’il est imparfait et défectueux. Mais beaucoup de femmes n’ont aucune idée de cette sensibilité masculine.
Comment faire pour comprendre l’autre ?
Il faut d’abord avoir le désir de vouloir marcher avec l’autre, car le désir est le fil déclencheur de toute chose. Pour comprendre l’autre, il faut savoir l’aimer et l’écouter, comprendre ses aspirations, connaître d’où il est venu, et connaître ses émotions depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui. Il faut apprendre à laisser nos propres principes et normes pour accepter l’autre. Souvent, on veut installer nos normes et nos principes pour accueillir l’autre, alors qu’il faut laisser tomber ces normes, pour regarder l’autre comme une personne spéciale qu’on a soif et envie de découvrir.
Quelles sont les attentes des hommes envers leurs femmes ?
Les hommes attendent des femmes qu’elles accueillent bien leurs amis, qu’elles respectent leurs parents, qu’elles soient propres et qu’elles tiennent bien la maison. Elles doivent aussi s’occuper des enfants, surtout bien préparer la nourriture et être jolie sans toutefois faire des dépenses extravagantes. Ils ont aussi besoin de recevoir de leur femme la confiance, l’acceptation, l’appréciation, l’admiration, l’approbation et l’encouragement dans ce qu’ils font.
Et les attentes des femmes?
Les femmes pensent que les hommes doivent d’abord être fidèles à leurs engagements et prendre leurs responsabilités au foyer. Ils doivent les nourrir ainsi que leurs enfants et pourvoir à leurs besoins. Ils doivent aussi s’occuper de leur éducation, santé, habillement, logement… Et leur montrer plus d’intérêt qu’à leurs amis, se montrer plus ponctuel, prendre le temps de dialoguer avec elles et aussi avec leurs enfants, partager son argent… Elles ont besoin de recevoir de leur mari de l’attention, de la compréhension, du respect, de la considération, de la reconnaissance de leurs sentiments…
Quelques conseils aux couples pour qu’ils réussissent
à maintenir l’harmonie dans leur foyer !
Il est très important de nos jours que dans les couples, l’homme arrive à connaître la psychologie de sa femme et que la femme aussi puisse chercher à comprendre la psychologie de son mari. Connaître comment il exprime ses émotions, son histoire, son caractère, ses attitudes, son comportement. Cela est très important pour la recherche de l’harmonie. Savoir que celui qui est en face de moi a une autre vision des choses que moi. Le manque de connaissances de ces choses nous amène à étiqueter l’autre. On veut changer l’autre, alors qu’on ne doit pas être à une étape de changer l’autre, mais de chercher à le découvrir, à le comprendre… Quand on est déçu par le comportement de l’autre, on l’étiquette, on perd l’espoir, on se désarme et c’est le découragement et la déception. La connaissance psychologique va aider les couples à accepter l’autre, à chercher à accepter ce que vous avez compris de l’autre pour mieux l’aimer.
- HISTOIRE
- DIFFÉRENCES
- FORCES VITALES HUMAINES
- EDUCATION
ÊTRE PARENTS : LE DÉFI DE DEVENIR PARENT
ET DE DEMEURER EN COUPLE
La fécondité, un des quatre piliers du sacrement de mariage, est une exigence de l’amour conjugal. C’est un des éléments de notre vocation d’être humain créé :
« Dieu les bénit et leur dit : soyez féconds ». C’est aussi l’invitation du Christ à porter du fruit. La fécondité nous fait développer nos talents elle s’adresse à tout être humain, marié, célibataire, consacré ou non. Aussi, la fécondité est à prendre dans son sens le plus large possible.
Si l’on considère l’être humain dans sa globalité, corps-cœur-esprit, la fécondité comporte plusieurs aspects. La fécondité spirituelle est cette ouverture à notre intériorité, à Dieu, donnant du sens à notre passage terrestre. Nourri par des rencontres, des lectures, des formations, chacun s’enrichit et s’épanouit : c’est la fécondité intellectuelle. On vit la fécondité sociale lorsque l’on se sent concerné par les problèmes de société et que l’on donne de soi-même dans différents domaines : politique, loisirs, religion… La fécondité affective est cette tendresse partagée qui rend l’autre heureux. Enfin, la fécondité biologique qui engage toute une vie, car ce n’est pas seulement concevoir une enfant et le mettre au monde, mais surtout l’éduquer pour qu’il puisse prendre sa place dans la société.
C’est de cette fécondité dont il est question en premier dans ce thème, avec les questions que se pose tout couple : quel désir d’enfant(s), comment assumer et assurer une parentalité la plus responsable possible qui permettra à l’enfant de pouvoir déployer toutes les formes de fécondité, tout en préservant le couple lui-même qui, comme le dit Denis SONET : « est le premier enfant du couple » ?
C’est pourquoi, consciente du contexte socioculturel et les défis concernant la famille, l’Eglise invite « à soutenir les parents dans leurs efforts constructifs »à la lumière de l’Evangile de la famille.
Avant propos :
question de sémantique concernant la parentéet laparentalité.
Parenté, parentalité, deux mots de la même famille que l’on confond parfois. Même si les spécialistes en donnent des définitions plus ou moins différentes pour chacun, on peut s’accorder sur celles du Larousse :
Parenté :
- Relation de consanguinité ou d’alliance qui unit des personnes entre elles.
- Ensemble de parents par le sang et par l’alliance.
- Droit : état des personnes liées par filiation (parenté directe ou en ligne directe) ou par alliance (affins), ou qui descend d’un anc^tre commun (parenté collatérale ou en ligne collatérale).
Parentalité
- Fonction de parent, notamment sur les plans juridique, moral et socioculturel.
La parentalité concerne donc bien tout ce qui touche à l’éducation. Le centre « recherche eb systèmes de santé » de l’école de santé publique de HUY-WAREMME, en 2004, définit ainsi la parentalité comme « l’ensemble dessavoir-être et savoir-faire qui se déclinent au fil des situations quotidiennes en paroles, actes, partages, émotions et plaisirs, en reconnaissance de l’enfant, mais également, en autorité, exigence, cohérence et continuité ». il en va de la responsabilités des parents qui, non sans difficultés, sont en face à une tâche de grande ampleur.
C’est ce que rappelle la République Française, aux futurs époux, lors de la lecture des articles de loi au cours de la cérémonie du mariage civil. De plus, « l’article 18 de la Convention Internationale des Droits de l’enfant conforte le principe selon lequel les deux parents ont la responsabilité commune d’assurer l’éducation et le développement de l’enfant. Le père et la mère d’une enfant seraient ceux qui s’engagent à assumer prioritairementet principalement ces responsabilités, celles attachées à la parenté et dans le lien de la filiation ».
On devient « parent » en procréant et, en assumant de façon responsable cette fonction, on fait preuve de parentalité.
- LA VENUE DE L’ENFANT DANS LE COUPLE
Il est difficile d’être objectif et lucide sur la question de l’arrivée de l’enfant car c’est une expérience unique traversée par l’affectif et l’émotionnel. De plus, la société véhicule des images contradictoires. D’un côté, la vie de famille est idéalisable. On accorde une grande place à l’enfant qui naît bien souvent avant l’engagement du couple, et on est désemparé lorsqu’on ne peut en avoir. D’un autre côté on n’en veut pas trop car ce n’est pas que du bonheur, cela demande aussi de la responsabilité, surtout lorsque l’enfant perturbe l’épanouissement personnel des parents.
- LE DESIR D’ENFANT
Le désir d’enfant dans un couple est légitime. Il est aussi un des engagements que prennent les couples en se mariant à l’Eglise Ltransmettre la vie’. Biologiquement la fécondité prolonge la sexualité. En effet, la fécondité accompli la sexualité puisque, chez la femme, à chaque cycle ovarien, tout est prêt à recevoir un enfant. Le désir sexuel, grâce au désir d’enfant, évolue ainsi vers une plus grande maturation.
D’un point de vue psychologique, avoir un enfant permet de se délier des liens du sang. En devenant soi-même père ou mère, on renonce à l’amour fusionnel de ses propres parents. Avoir un enfant, c’est prolonger le couple. L’amour échangé entre les conjoints a besoin de se répandre, de se donner pour éviter de se refermer sur lui-même. L’enfant ouvre l’amour de ses parents. Il est signe de bonne santé morale et d’espérance, il est signe qu’on aime la vie.
Plus largement le désir d’enfant porte le souci de développement de la communauté humaine. L’adulte, ouvert à la dimension sociale, prend en compte inconsciemment le fait de ne pas courir le risque de dégradation de la société, de la perte de dynamisme donnée par la jeunesse.
Au plan spirituel, engendrer c’est multiplier l’image de Dieu. Les parents, procréateurs, participent à la création. L’accueil d’un enfant est une forme d’accueil privilégié qui s’identifie à l’accueil du plus petit, du plus faible, du plus pauvre. Cependant les parents ne font que transmettre la vie qui ne leur appartient pas. Transmettre la vie à un enfant c’est lui donner la possibilité de choisir un chemin qui le conduira à la vie éternelle. La vie garde sa part de mystère, elle est don et promesse. Il nous faut accepter de ne pas tout comprendre, de ne pas tout maîtriser notamment en matière de procréation.
- QUEL ENFANT DESIRE-T-ON ?
D’autres raisons d’avoir un enfant, contestables, sont à évoquer :
- L’enfant replâtrage ou sauveur : le couple n’étend pas fécond l’un pour l’autre se dit que cette naissance permettra de retrouver l’unité qui s’étiole, d’avoir un projet commun.
- L’enfant compensation : il réussira à être ce que je ne suis pas.
- L’enfant seule raison de vivre : n’ayant pas moi-même été aimé, je vais lui donner tout mon amour et il me le rendra.
- L’enfant de remplacement : on lui donne le même prénom que celui décédé.
- L’enfant de substitution (mère/enfant ou père/enfant) pour remplacer le couple mari/femme.
- L’enfant thérapeutique : il est conçu pour permettre, grâce à une greffe, de sauver la vie d’un de ses frères et sœurs.
- L’enfant héritier : il recevra en héritage tout ce que le couple aura pu accumuler au cours de sa vie.
Dans ces cas, l’enfant n’est pas désiré pour lui-même, pour son unicité. Il est enfant objet, manipulé avant même de naître. Il lui sera difficile à l’âge adulte de devenir lui-même.
- LORSQUE TOUT NE SE PASSE PAS COMME PRÉVU
Lorsque l’enfant ne paraît pas
Plus d’un couple sur dix souffrirait d’infertilité. C’est le plus souvent l’objet d’une grande souffrance et de grandes interrogations qui peuvent s’apparenter à celle d’un deuil. Des questions se posent : « pourquoi sommes-nous écartés de ce Don ? Qu’avons-nous fait pour mériter cela ? » Cette souffrance est d’autant plus grande, si lors de la préparation au mariage chrétien, la procréation est vue comme un Don de Dieu qui nous fait co-créateurs !
Dans un couple, l’homme ou la femme ou parfois les deux peuvent souffrir d’infertilité. Cela peut entraîner, chez celui qui est infécond, en plus de la souffrance de ne pas pouvoir être père ou mère un sentiment de culpabilité par rapport à son conjoint. Là encore, pour éviter les frustrations et la culpabilité, le dialogue au sein du couple prend toute son importance surtout lorsque chacun des conjoints ne vit pas ce deuil au même rythme que l’autre.
Pour l’Eglise, même sans enfant, la vie conjugale ne perd pas sa valeur, le mariage est un vrai mariage. Dans la Bible, la conjugalité est première. Car, comme nous le disions en introduction, il existe d’autres formes de fécondité, notamment celle de l’adoption. Mais cela suppose d’avoir fait le deuil souvent long et douloureux de ne pas enfanter.
L’adoption
L’adoption est une autre ouverture à la vie. Elle est une rencontre entre deux souffrances, celle d’un couple de ne pas pouvoir transmettre la vie et la souffrance d’un enfant qui a subi un abandon ou le décès de ses parents biologiques. Cependant, « celles et ceux qui désirent adopter doivent savoir qu’il n’y a pas, il ne peut y avoir, un droit à l’adoption d’un enfant : l’adoption ne doit exister que dans l’intérêt de l’enfant »
Des associations sont à l’écoute des couples désirant choisir l’adoption (« enfance et famille d’adoption »).
L’arrivée de l’enfant handicapé.
Lors des examens prénataux, il est parfois envisagé une amniocentèse de recherche d’éventuelles maladies génétiques ou chromosomiques, dont la plus courante est la trisomie 21. Ce n’est pas sans angoisse pour les parents, avec l’attente parfois longue de résultats de l’examen, la crainte de devoir constater que l’enfant est effectivement atteint d’une maladie ou de trisomie…
Comment le couple envisage-t-il la question de la naissance d’un enfant handicapé ? cela sera-t-il vivable pour le couple ? Comment accepter la différence, le fait qu’il « ne sera pas comme les autres » ? Le choix proposé par la médecine de garder ou non l’enfant à venir peut déstabiliser le couple. L’Eglise rappelle toujours la valeur et la dignité de toute vie, du début comme à sa fin, même marquée par le handicap et le devoir de respecter cette vie.
Un accompagnement des parents est nécessaire. Parfois, ce peut être une cause de séparation. Là encore, beaucoup d’associations existent dans lesquelles les militants partagent leurs difficultés mais aussi le plus souvent leur joie de vivre dans de telles situations.
Le décès d‘un enfant
C’est sans doute l’épreuve la plus dramatique à vivre en tant que parents, quel que soit l’âge de l’enfant. Nul ne peut prétendre comprendre les parents vivant cette situation. Cette épreuve est assez incommunicable à ceux qui ne l’ont pas vécue. Les réactions sont souvent différentes. Certains couples ont du mal à traverser ensemble cette épreuve. Certains gardent espoir et confiance en la vie qui continue. Pour d’autres, le temps s’arrête. Certaines femmes ont toujours besoin d’exprimer leur chagrin, de toujours gardes très vivant le souvenir de l’enfant décédé. Certains hommes, à l’inverse, peuvent renfermer ce chagrin au plus profond d’eux-mêmes, et d’éviter d’en parler.
Ces questions d’infertilité, de naissance d’enfant handicapé, de décès d’enfant sont parfois causes de séparation du couple. Cependant, lorsque le couple est accompagné par la famille, des amis, des spécialistes, de Dieu, il lui est possible de donner un sens à l’épreuve qui arrive. Sur quelles valeurs sur quelles forces allons-nous nous appuyer pour surmonter cela ? Comment allons-nous orienter nos vies pour continuer notre chemin ensemble ?
- L’ARRIVÉE DE L’ENFANT BOUSCULE LE COUPLE.
Après l’avoir tant désiré, et quelle que soit sa place, voici que l’enfant arrive et bouscule l’équilibre du couple et de la famille. L’enfant désiré, rêvé n’était pas si exigeant que l’enfant réel qui pleure, qui a mal sans que l’on sache toujours pourquoi, qui se réveille la nuit et qui offre peu de pauses dans la journée. Il faut parfois du temps pour que chacun trouve son équilibre après l’arrivée d’un enfant. Le suivant ne peut souvent être désiré, attendu pour lui-même qu’après un peu de temps.
L’enfant bouscule l’équilibre de la vie de couple et de la famille.
La naissance de l’enfant, surtout du premier, est comme l’irruption de l’inconnu dans un monde qui redoute l’imprévu et notamment dans le monde très organisé du couple qu’il bouscule. La priorité lui est accordée. Pour lui consacrer le temps dont l’enfant a besoin, le couple doit revoir son rythme et ses habitudes. Sans enfant, le couple jouit d’une grande liberté : il fait généralement ce qu’il veut, quand il veut, comme il veut. Or, un enfant demande qu’on s’engage vis-à-vis de lui, qu’on se sacrifie pour lui. L’amour du couple centré sur lui-même doit s’ouvrir à l’altérité, doit devenir oblatif.
La relation mari/femme s’en trouve transformée. Les temps de partage, de dialogue, de sortie, de câlins, etc…. sont modifiés, parfois réduits à la portion congrue. Certaines femmes sont plus mères qu’épouse, donnant moins d’importance aux dimensions relationnelles et au plaisir de la sexualité. Passer de deux à trois ou plus demande donc des temps d’adaptation.
Les besoins de chacun doivent pouvoir être exprimés : besoin de ne pas se sentir délaissé, besoin de tête à tête, besoin de se retrouver seul ou de participer à des activités sportives ou culturelles, besoin de se reposer, etc… Il est important alors de pouvoir en parler au sein du couple pour que l’équilibre puisse revenir, pour ne pas oublier de nourrir le couple et maintenir son unité.
Pour la naissance des enfants suivants, les enjeux sont un peu différents puisqu’on a déjà fait l’expérience de l’arrivée d’un enfant. Cependant, il faut tenir compte des peurs, des besoins et des attentes des aînés. L’organisation matérielle, les questions financières peuvent être causes de soucis supplémentaires pour les parents.
L’enfant est toujours autre que l’image qu’on s’en fait ou faisait.
Bien souvent on voudrait que l’enfant soit comme on l’imagine, comme nous, qu’il partage les mêmes valeurs. On le veut parfait. Déjà avant sa naissance, on recherche ra la moindre anomalie lors des échographies.
Or l’enfant est un nouvel être, imprévisible, qui vivra une autre vie que celle de ses parents. Il aura ses projets, ses échecs et ses réussites, ses préférences. Il est « à-venir ». Avoir un enfant, c’est s’ouvrir à l’altérité, à l’inconnu. Avec l’enfant, le couple est dans le risque de la longueur de temps. C’est accepter les remises en cause, les contestations qui nécessairement surgiront. C’est parfois s’attendre à des déceptions quand il fera des choix qui heurteront nos convictions et nos valeurs qu’on aura voulu lui transmettre.
L’enfant nous oblige à un amour gratuit.
L’enfant fait forcément quitter un égoïsme confortable. Son arrivée nous engage vis-vis de lui. Notre responsabilité est engagée. Comment gérer la séparation précoce du lien entre mère et enfant lorsqu’il est ‘mis chez la nourrice » très tôt ? quelles sont les motivations profondes qui poussent à à travailler ? quel rythme de vie peut-on s’imposer alors que l’enfant a besoin de beaucoup de temps pour tout ? qui de l’enfant ou des parents doit s’adapter au rythme de l’autre ?
Tout cela est fait par amour, gratuitement. Il ne s’agit évidemment pas de le lui faire payer en disant : « avec tout ce qu’on a fait pour toi, tu pourrais quand même… ». L’amour est oblatif. On aime l’autre sans rien exiger en retour. Cela ne signifie pas qu’on espère rien. On le « met au monde » pour qu’il vive « sa vie »
- LA DÉCISION D’AVOIR DES ENFANTS
« Combien aurons-nous d’enfants ? » est une question que se posent tous les couples. Les nouvelles conditions de vie actuelles rendant souvent difficiles la tâche d’élever un grand nombre d’enfants, il y a souvent un écart entre le désir premier et la réalité. Le couple peur chercher alors à réduire les naissances ou les espacer.
Nous pouvons être confrontés aussi à nos égoïsmes et à notre individualisme. La liberté individuelle et l’épanouissement personnel sont mis en avant dans une société où la natalité ne va pas en augmentant.
D’autres raisons peuvent pousser certains couples à refuser l’arrivée d’un enfant :
- Peur de perdre l’amour de l’autre ou la liberté que donne le fait de n’être que deux.
- Refus de transmettre certains traits de caractère ou de santé de l’un ou l’autre.
- Refus de faire vivre à un autre les difficultés de la vie.
- Manquer de confiance dans la société et dans l’avenir.
- Incapacité à se sentir responsable de la vie d’un autre être, à l’égal de ses parents.
- Penser que l’éducation d’un enfant est si engageante, que les parents ne veulent se consacrer qu’à un seul.
CONCLUSION
Pour le couple, la naissance d’un enfant, désiré ou non, n’est pas sans se poser des questions. Il bouscule la vie familiale, crée des déséquilibres, déstabilise parfois, et peut pousser à la séparation. Le défi de rester en couple se pose et s’impose. On ne rappellera jamais assez la nécessité de prendre soin de son couple, de dire ses ressentis, ses désirs. Puisque le temps se fera rare, ce ne sera pas la quantité de retrouvailles qui importera mais leur qualité. Avec aussi l’obligation de se poser régulièrement des questions sur la manière dont le couple éduquera ses enfants.
- EDUQUER
- SENS DU MOT EDUQUER
Selon l’étymologie, éduquer « c’est conduire vers l’extérieur, faire sortir ». la plupart des dictionnaire en donnent aussi cette définition : « former quelqu’un en développant et en épanouissant sa personnalité ». Éduquer un enfant, c’est lui donner tous les éléments nécessaires afin qu’il puisse devenir un adulte autonome. C’est-à-dire qu’il se donne par lui-même, en toute liberté, la loi de la vie, ou, pour un chrétien, qu’il s’approprie en toute liberté la Loi de l’Amour de soi, de son prochain, de Dieu.
L’enfant est lié à ses parents mais il devra s’en délier pour pouvoir se relier. « Les parents solidement ancrés dans leur conjugalité, seront mieux à même de transmettre à leur enfant la capacité de partir, de les quitter, sans sentir peser sur lui une dette de réciprocité ». Il doit avoir une estime suffisamment grande de lui-même et en même temps un vrai respect des règles pour pouvoir trouver sa place dans le monde.
A l’heure actuelle, être parent est un rôle difficile.
- RÔLE DU PERE DE LA MERE
Des doutes, des inquiétudes.
Pour les femmes, comme pour les hommes, les questionnements sont là pendant le temps de la grossesse et après la naissance. Des doutes s’installent. Quel enfant va venir ? serai-je à la hauteur ? « Le désir d’enfant est-il une tentative pour faire échec à la grande faucheuse ? Est-il un prétexte pour se retrouver nouveau-né et réécrire l’histoire ? Est-il un remède pour combler l’insuffisance de soi ? Le désir d’enfant n’est-il pas l’indice d’une secrète faille à réparer, à combler, à colmater ? »
La femme est inquiète face à son corps qui se transforme, elle se pose des questions : « serai-je encore attrayante à ses yeux ? comment ferai-je pour être femme – mère – amante ? notre équilibre à deux survivra-t-il ? Lorsque la naissance provoque le « baby blues », plus généralement chez la maman, le père a un rôle important de mise en confiance, de présence aimante vis-à-vis de son épouse. Chacun doit prendre la parole, exprimer ses ressentis, se livrer.
Accueillir la vie ensemble
L’enfant est l’image vivante de l’amour de ses parents, le signe permanent de leur union conjugale. Il est important d’accueillir l’enfant dans l’amour et pour lui-même, afin qu’il puisse recevoir sa vie comme un don et qu’il ne puisse jamais maudire le jour de sa naissance comme JOB. Un des premiers accueils symboliques se fait dans le choix du prénom, c’est déjà le faire exister. Attention donc au choix que l’on fait !
Tout au cours de sa vie, l’enfant devra s’entendre dire qu’on l’aime, qu’il est aimé tel qu’il est, accepté dans son sexe, surtout quand on attendait un garçon et que c’est une fille qui naît, ou inversement.
Lui parler est primordial pour qu’il devienne lui-même sujet de parole. La parole construit l’être humain, permet d’entrer en relation avec les autres, de situer, de se développer. Les frustrations imposées à l’enfant sont à verbaliser afin d’être mieux intégrées. C’est aussi se mettre à son écoute surtout pour qu’il puisse exprimer ses ressentis. Il va de soi qu’il doit aussi apprendre à écouter.
Un rôle différencié.
Mari et femme deviennent père et mère, et se doivent d’assumer de nouveaux rôles, de nouvelles fonctions. « La structuration psychique d’un enfant fait intervenir pour chaque parent, trois parents différents : le parent géniteur (génétiquement responsable de sa conception), le parent social (qui le reconnaît comme le sien) et le parent fonctionnel (celui qui assure auprès de lui les fonctions qu’il attend : la satisfaction de ses besoins qu’assure la mère et la mise en place de la bonne distance avec cette dernière qu’assure le père).Les deux premiers stades « se présentent comme symétriques et inaliénables pour les pères comme pour les mères ». le troisième, « le parent fonctionnel n’a absolument pas le même statut dans les deux sexes ».
Quand il naît, l’enfant est en fusion avec sa mère qui l’a porté en elle.Elle a un rôle maternant et nourricier. Tous deux, ils ont besoin de contact physique très proche. Quand la mère « remplit sa fonction sans en admettre la moindre limite et qu’elle s’évertue à faire en sorte que son enfant ne manque de rien, elle lui signifie, que tout comme son corps l’a pourvu instantanément de tout ce dont il avait besoin tout au long de la gestation, elle continuera de le faire indéfiniment ».
Le père, en remplissant sa fonction, va permettre à l’enfant de quitter cette fusion, cette illusion de pouvoir tout avoir, ce désir d’inceste (étymologiquement / « qui ne manque de rien ». Le père fonctionnel devra « séparer » l’enfant de sa mère. Symboliquement cela peut se faire par la coupure du cordon ombilical.
Selon Aldo Naouri, le bébé aura été habitué pendant le temps de la gestation à accueillir le langage de manière sensorielle au travers du corps de la mère sous le registre de l’émotion. Il incombe donc à la maman de faire comprendre à l’enfant que la parole du père a tout autant d’importance au moins aussi grande que la sienne dans la conception et le destin de leur enfant… C’est ce préalable qui permettra au père de saisir tout l’importance de sa place et qui le mettra en position d’accepter de l’occuper ».
Par son amour et son désir tourné vers son mari, la mère consent ainsi au rôle du père : être porteur de l’interdit, de la loi, de la dimension sociale. Le père empêche ainsi à la fusion de s’installer dans la durée, il protège l’enfant d’une mainmise trop important de la mère sur lui. En montrant son amour pour son mari, la mère indique aussi l’enfant d’une emprise totale du père sur lui.
Ainsi, tout son enfance et toute son adolescence conduiront l’enfant vers l’autonomie. Il pourra trouver « sa » place et pas tout « la » place, s’ouvrir à la reconnaissance et accueillir la vie.
- L’AUTORITÉ
L’éducation des enfants comporte un grand enjeu. Nous voulons être « de bons parents » voire être « des parents parfaits », avec une autorité saine tout en respectant les besoins et désirs de nos enfants.
Il ne faut pas méconnaitre les ravages provoqués par les époques très autoritaires où l’enfant était considéré comme un être à dresser et non pas comme un sujet pensant.
Mais à l’inverse aujourd’hui, écouter sans cesse les désirs de l’enfant et ne pas donner des limites suffisamment fermes, entraine une « toute puissance » de l’enfant.
Or, on constate que « l’enfant roi » a du mal à se construire et à respecter les règles.
Dans notre monde dit « moderne », les parents se trouvent plus fragilisés, plus isolés. Ils ont ainsi tendance à trop « céder » pour éviter les conflits qu’il est pénible de gérer, et souvent par peur qu’il leur soit reproché de ne pas aimer leur enfant. Pourtant, les parents ont le devoir de poser des interdits. Un enfant se construit aussi en cherchant à les transgresser. « L’inter-dit » permet le respect de l’autre. C’est ce qui est dit entre nous pour le bonheur de chacun.
Le défaut d’autorité est souvent dû au fait de vouloir plaire à son enfant, voire de le séduire, de chercher à s’en faire aimer à tout prix. Si nous reprenons le sens des mots « éduquer » et « séduire », il y a le radical« ducere » forgé aussi sur le mot « dux » qui veut dire chef. Selon Aldo Naouri, dans éduquer, « educere », il y a « un rapport d’échange avec le chef, voire d’exemplarité qui s’en dégage ». Dans séduire, « seducere », le mot est « introduit par le préfixe « se » qui signe une mise à l’écart de l’exemplarité de cette idée de chef ». Ainsi, refuser la séduction c’est refuser le fait d’être « copains » avec son enfant.
Or « exercer l’autorité, c’est tenir une parole dont on est tout entier l’auteur, une parole destinée à s’imposer ». On pourrait dire aussi, que c’est permettre à celui à qui est adressée cette parole de devenir à son tour digne d’autorité, digne de tenir une parole. Une autorité mal vécue, tant du côté du parent que celui de l’enfant, aura toujours des effets négatifs.
Pour Aldo Naouri, l’enfance peut être comparée à une longue traversée d’un pont suspendu au-dessus du vide, les yeux bandés (on ne sait pas où l’on va, on ne connait rien de l’avenir). Le parent, qui détient l’autorité, a le pouvoir d’aménager le pont de différentes façons selon la manière dont il exerce son autorité. Le pont peut être très large, sans parapet : l’enfant ira dans tous les sens, sans savoir où aller, avec la rencontre inévitable du vide. Effrayé, il reviendra sur se spas pour rencontrer à nouveau le vide, augmentant ainsi sa frayeur. Au bout de plusieurs allées et venues il ne reste à l’enfant qu’une solution, celle de rester sur place et de n’en plus bouger. Si le pont est muni de parapets suffisamment fermes et protecteurs sans être cependant trop rapprochés pour pouvoir laisser un espace de liberté, l’enfant sera assuré de ne pas chuter dans le vide. « Ce qui lui permettra d’avancer sans hésitation sur le chemin de la vie ». Il faut mettre des parapets sur les ponts que traverse l’enfant. C’est une manière de lui donner de la sécurité.
Éduquer implique alors pour les parents un devoir de penser l’avenir : celui d’imposer dans l’instant des contraintes ou des privations qui produiront à long terme leur effet positif. Travail laborieux car l’enfant vit dans l’immédiateté.
- LORSQUE L’ENFANT QUITTE LE NID FAMILIAL
A un moment ou à un autre l’enfant quitte le cocon familial. La vie est faite de séparation : la garde chez une assistante maternelle, l’entrée à l’école, les vacances chez papi-mamie, un camp d’été, une semaine de classe de découverte, l’entrée au collège…, l’emménagement dans un appartement, se marier.
Confiant en la vie, l’enfant désire cette séparation, avec la volonté de vivre « sa » vie, de « voler de ses propres ailes ». En effet, l’union de deux individus « a conduit la mise au monde d’un troisième…qui passe le plus clair de son existence à essayer de se détacher d’eux et qui finit par s’apercevoir, le jour où ils disparaissent qu’ils lui manqueront cruellement ».
Les parents doivent alors apprendre à se séparer de leur enfant sans angoisse en lui faisant confiance.
CONCLUSION
A l’heure actuelle, être parent est un rôle difficile. L’éducation est un challenge pour le couple. C’est aussi un facteur d’épanouissement.
En effet, il est nécessaire de faire constamment des réajustements. Un travail de concentration entre les époux est vital pour montrer une cohérence éducative, pour s’accorder et se donner des axes d’éducation qui vont dans le sens de l’amour de leur progéniture, chacun jouant son rôle à sa juste mesure.
C’est donc un lieu où le « demeurer en couple » prend toute son importance. L’un(e) avec l’autre, l’un(e) grâce à l’autre, chacun assume ses responsabilités, déploie ses talents, devient lui-même encouragé dans sa mission de père ou de mère. Chacun étant alors valorisé aux yeux des enfants, le couple lui-même s’en trouve grandi.
Le propre épanouissement des parents est un des facteurs de réussite pour leurs enfants. Cela permet aussi aux parents de chercher à être heureux par eux-mêmes, « à réussir leur propre vie », et non à travers le bonheur ou la réussite de leurs enfants. Il est cependant vrai que la joie de ses enfants, bien dans leur peau, fait la joie des parents devenus grands-parents, fiers d’avoir été des parents « presque parfaits ».
- LA FAMILLE : ÉGLISE DOMESTIQUE
« Il n’y a pas de parent parfait » et pourtant le Christ nous invite à la perfection : « soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Cette perfection c’est de se mettre en chemin pour accomplir concrètement la volonté de Dieu, celle de s’aimer les uns les autres même d’aimer nos ennemis en imitant le Christ qui a établi une Alliance d’amour entre Lui et l’Église. La famille chrétienne, signe de cette alliance, est ainsi appelée « église domestique » avec la mission de transmettre la foi, d’annoncer l’amour de Dieu envers tous les hommes. « Dans ce qu’on pourrait appeler l’Église domestique, les parents doivent par la parole et par l’exemple être les premiers à faire commaitre la foi à leurs enfants ».
Sachant combien la famille est fragilisée, il n’est pas étonnant que le Pape François et les Évêques aient convié les fidèles chrétiens à une réflexion sur ses enjeux au cours d’un synode en 2014 et 2015.
- L’ÉVANGILE DE LA FAMILLE
« Foyer de joies et d’épreuves, d’affections profondes et de relations parfois blessées, la famille est vraiment une « école d’humanité », dont le besoin se fait fortement ressentir. En dépit des nombreux signaux de cris de l’institution familiale dans les divers contextes du « village global », le désir de famille reste vif, spécialement chez les jeunes, et motive l’Église, experte en humanité et fidèles à sa mission, à annoncer sans relâche et avec une profonde conviction « l’Évangile de la famille » qui lui fut confié par la révélation de l’amour de Dieu en Jésus-Christ et continuellement enseigné par les Pères, par les Maîtres de la spiritualité et par le Magistère de l’Église. La famille revêt pour l’Église une importance toute particulière et, au moment où tous les croyants sont invités à sortir d’eux-mêmes, il est nécessaire que la famille se redécouvre comme sujet indispensable pour l’évangélisation. Notre pensée va aux témoignages missionnaires de tant de famille ».
Ainsi, les époux chrétiens remplissent leur mission d’être à l’image de Dieu créateur. Le couple, nourri de la Parole de Dieu vit le pilier de la fécondité et éduque ses enfants à la fécondité.
- ÉDUQUER A TOUTES LES FORMES DE FÉCONDITÉ
Dans notre monde d’aujourd’hui, on oublie trop souvent la dimension spirituelle. Au cours du sacrement de mariage, le prêtre demande aux futurs époux : « Êtes-vous prêts à accueillir les enfants que Dieu vous donne et à les éduquer selon l’évangile du Christ et dans la foi de l’Église ? ». Fécondité biologique et fécondité spirituelle sont ici réunies pour une vie féconde sur tous les plans humains. Cette invitation à éduquer selon la loi d’amour de soi, des autres, de Dieu est comme un projet à faire vivre chaque jour, voire un mode d’emploi.
D’après le Pape François :
« La vie familiale doit être cultivée selon les trois mots chefs du Saint Père : Puis-je, merci et pardon. Il faut avoir du temps les uns pour les autres et fêter ensemble le sabbat…, donner sans cesse des preuves de compassion, de pardon et de patience, …des signes de bienveillance, d’estime, d’affection, de gratitude et d’amour. La prière commune, le sacrement de pénitence et la célébration commune de l’Eucharistie sont une aide pour continuer à renforcer le lien du mariage ».
- ÉDUQUER POUR ASSUMER LA MISSION DE TOUT BAPTISÉ
L’éducation chrétienne invite à vivre les fonctions qui sont attribuées à chaque baptisé : être prêtre, prophète et roi. C’est-à-dire à être dans le Christ, à vivre comme Lui.
Être prêtre
C’est l’apprentissage de la prière personnelle, familiale, la participation à la vie liturgique et sacramentelle. C’est apprendre à dire à Dieu : « merci, pardon, s’il te plait », à prier aussi pour les autres.
Être prophète
C’est mettre « la Parole en avant » dans sa vie, « Parole lampe pour les pas, lumière pour la route ». C’est aussi avec l’aide de l’Esprit-Saint rendre compte de sa foi. La famille est un lieur pour se familiariser avec les récits bibliques. La catéchèse, assurée dans certains lieux par les parents permet d’approfondir les richesses de la vie chrétienne et à se nourrir spirituellement pour que sa vie soit en adéquation avec ce que l’on croit.
Être roi
Être roi comme le Christ, ce n’est ni la royauté des titres, ni des fastes, ni des ornements. C’est celle de la Croix (INRI), c’est la royauté du don. Le royaume de Dieu est celui où les aveugles voient, les boiteux marchent, les sourds entendent, les pêcheurs sont pardonnés, les malades sont guéris, les mauvais esprits sont chassés.
Être roi en famille, c’est porter attention au bien-être de tous. C’est aider chacun à chasser ses mauvais esprits d’égoïsme, de possession, d’orgueil, de non-confiance en soi… C’est faire comprendre à son enfant qu’il ne peut être « enfant-roi » comme l’entend la société de consommation. C’est apprendre à être responsable vis-à-vis des plus vulnérables, vis-à-vis du monde.
CONCLUSION
Il est très enrichissant pour des époux d’accueillir humblement l’accompagnement de Dieu trinitaire. Le couple vivant de la grâce du sacrement de mariage renforce son unité lorsqu’il nourrit l’Alliance que Dieu a conclue avec lui. C’est aussi reconnaitre sa pauvreté de parent, c’est renforcer son désir de cheminer vers la perfection, c’est accepter d’être éclairé pour se remettre en question afin de trouver ce qu’il y a de mieux à dire ou à faire dans l’éducation de ses enfants. Offrir ses enfants à Dieu, prier pour que son Esprit les accompagne, c’est déjà accepter qu’ils ne nous appartiennent pas.
CONCLUSION
Être parents, être celui et celle qui engendrent, qui ouvrent à la vie est un travail de longue haleine, voire de toute une vie. Car, même sur leur lit de mourant, un père ou une mère peuvent ouvrir leur enfant à la vie dans ce qui pourra se vivre à ce moment-là d’angoisse, d’attention, d’affection, d’espérance….
Être parents, lorsque cela est vécu en concertation, en complémentarité des différences de chacun, en communion, est source de consolidation, de valorisation du couple.
Être des parents qui essaient de vivre de la grâce de leur baptême et de leur sacrement de mariage invite à se réjouir de pouvoir vivre cette merveilleuse vocation : être image de Dieu qui aime. Le fait d’être resté des époux a(i)mants, avoir pu transmettre des valeurs ou des attitudes fécondes, est source de bonheur. Heureux sont les parents qui, à l’aube de leur vie éternelle, peuvent contempler tous leurs enfants qu’ils ont « conduits, avec l’aide de Dieu, au dehors » du cocon familial, qu’ils ont accompagnés dans leur épanouissement. Aussi peuvent-ils dire : « Merci Seigneur ! ».
- Finances
- Gestions des conflits
- Santé (avortement, moyen contraceptif, procréation artificielle,)
MODULE II : PARTIE SCRIPTUAIRE
- Genèse 1,2,3 - Matthieu 19/3-9
Le poème de Genèse 1-2,4a nous invite à louer Dieu de nous avoir créés à son image. Homme et femme, ensemble en couple, nous sommes invités à grandir dans la ressemblance de Dieu. Le second texte de la Création en Gn 2,4b-25, nous éclaire aussi sur l’être humain, sa vocation et sur la complémentarité sexuelle, il nous invite à réfléchir au sens de notre vie. Enfin, le texte de Genèse 3 nous invite à réfléchir au sens du mal et de la souffrance. Il a quelque chose à nous dire aujourd’hui sur notre péché de toute puissance, sur nos nudités. Dans cette réflexion, nous pouvons nous inspirer du tavail du Pape Jean-Paul II qu’il a formulé sous le terme de « THÉOLOGIE DU CORPS ».
La Théologie du corps, du Pape J-P II, est un enseignement qu’il a donné sur l’amour humain dans le plan divin au cours de 129 catéchèses qu’il a prononcées entre septembre 1979 et novembre 1984. Il apporte un éclairage extraordinaire sur l’amour humain, le mariage, les sens du corps et de la sexualité. C’est la première fois dans l’histoire de l’Eglise qu’un Pape apporte un enseignement aussi vaste et profond sur ce sujet.
- « L’HOMME QUITERA SON PERE ET SA MERE
ET TOUS DEUX NE DERONT PLUS QU’UN »
Jean-Paul II introduit sa théologie du corps à partir du texte de Mt 19, 3-9.
En ce temps-là, des pharisiens s’approchèrent de lui pour le mettre à l’épreuve ; ils lui demandèrent : « Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme pour n’importe quel motif ? »Il répondit : « N’avez-vous pas lu ceci ? Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme, et dit : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »Les pharisiens lui répliquent : « Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit la remise d’un acte de divorce avant la répudiation ? »Jésus leur répond : « C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi.Or je vous le dis : si quelqu’un renvoie sa femme – sauf en cas d’union illégitime – et qu’il en épouse une autre, il est adultère. »
Nous pouvons être tentés de réagir comme les pharisiens qui cherchent avant tout à être en règle, à obéir à la loi. Jésus ne dit pas qu’il ne faut pas obéir à la loi puisqu’il donne lui-même une loi très claire au verset 9 : répudier sa femme, c’est commettre un adultère. Or commettre un adultère c’est enfreindre un commandement de la loi de moïse, ce qui est très grave pour un juif qui connaît bien les écritures.
Pour étayer sa réponse à la question des rapports de l’homme et de la femme, Jésus remonte « à l’origine ». Il cite Gn 1, 27 et Gn 2, 21-24. C’est le temps de la « préhistoire théologique ». C’est à « l’origine » que l’on peut appréhender le projet de Dieu sur le mariage. « L’homme et la femme dans le dessein de Dieu aux origines, avaient pour vocation d’être, par la communion de la totalité de leurs personnages, jusque et y compris dans la communion des corps, images de la communion des Personnes divines ».
Or, l’histoire des hommes décrites dans la Bible débute avec le péché (Gn 3). Avec le péché originel, le temps du mariage établi dans la sainteté est définitivement perdu. Cependant, pour Jean-Paul II, il en reste comme un écho dans le cœur des hommes qui aspirent à la pureté, à l’harmonie avec la nature, à la communion entre les hommes et en particulier dans le couple avec le « sentiment que nous sommes appelés à quelque chose de grand à travers notre sexualité ». a la fois, chacun de nous y aspire et, à la fois, chacun est bien obligé de se rendre compte combien c’est difficile et même impossible dans l’ai de Dieu.
Ainsi, Jésus invite les pharisiens et chacun de nous à contempler tout d’abord le projet de Dieu sur le couple et le mariage et ensuite à comprendre ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas faire pour correspondre à ce projet d’amour sur l’homme et la femme. C’est le vrai sens de la loi : comprendre et adhérer avant de suivre.
- LA CRÉATION DE L’HOMME ET DE LA FEMME DANS GENESE 2.
Ce texte est très comparable dans sa forme à différents récits de créations des mythologies de la région. Dans ce récit Dieu est appelé YHWH. Ce texte est le résultat de la synthèse de l’école deutéronomiste à partir de 622, donc quelques années avant l’exil, il est antérieur au 1er récit de la création (Gn 1).
- CONTEXTE :
Les écrivains ont fait l’expérience d’un Dieu qui sauve, différents des Dieux des païens. On peut ainsi comparer l’écriture de Genése 2 avec l’expérience du peuple de Dieu.
Expérience du peuple de Dieu
Le peuple de dieu……………………………………
Tiré de la terre d’Egypte…………………………..
Pour entrer en terre promise……………………
A qui on remet les tables de la loi……………
Chutes d’Israël comprises comme punition
Reprise d’alliance……………………………………….
Expérience de tout homme selon le texte de la création
Adam
Tiré de la terre (poussière)
Placé dans le jardin d’Eden
Avec la loi de l’arbre de la Vie et de l’arbre défendu
Faute d’Adam et Eve
Reprise d’alliance qui permet à l’homme de repartir
Le texte se présente ici comme une énigme qui invite à réfléchir sur la pourquoi de la création, sur le pourquoi de la situation actuelle de l’homme qui peine en travaillant, qui enfante dans la douleur. L’image de base est un désert sans eaux, avec une seule source. Dieu forme le premier être humain, puis plante un jardin qui surgit d’une oasis au milieu d’un désert. Cela reflète la situation climatique et géographique de la Palestine. Dans ce texte, l’image de Dieu est beaucoup plus anthropographique, il est comparé à un jardinier.
- LA CRÉATION D’ADAM
Comment les auteurs ont-ils pu décrire la création de l’homme ? ils n’en ont pas l’expérience bien sûr. Par contre, ils savent comment un homme meurt : tout d’abord, il rend le souffle puis son corps se décompose et se mélange à la terre. Ils ont décrit la création en inversant le processus.
Dieu prend de la terre, il forme un homme puis il lui donne le souffle. Cette haleine de vie « nephesh » est différente de celle de Dieu « ruah ». L’homme est ainsi autonome. Ce souffle anime la chair, lui donne la vie et permet à l’humain d’habiter son corps. La parole rendue possible, l’homme devient interlocuteur de Dieu, religieux c’est-à-dire relié à Dieu. L’humain est ainsi un être à la fois terrestre et spirituel.
Ainsi l’homme, l’Adam (adama = terre) est tiré de la poussière (à la différence du simple potier avec l’argile). Sa finitude (poussière, terre, humus) est inscrite en lui. Il est donc invité à l’humilité, invité à reconnaître sa dépendance vis-à-vis de la terre et vis-à-vis de Dieu. C’est l’humain en général sans mention de sexe. C’est seulement à la fin du récit, au moment de la création de la femme que seront employés les termes ish et isha, l’humain masculin et l’humain féminin.
- Soit comme un locataire, comportement des grecs dans l’antiquité par rapport à la nature sacralisée. On ne devait rien modifier à l’ordre reçu des dieux ou du principe divin.
- Soit comme un propriétaire, comportement de l’homme d’aujourd’hui qui se considère comme le créateur de l’univers. Grisé par son pouvoir, il fait ce qu’il veut sans chercher à suivre un quelconque principe transcendant.
- Soit comme un gérant, comportement de l’homme de la Bible qui reçoit la création comme un jardin à cultiver. Il peut développer, maîtriser mais en respectant toujours la volonté du propriétaire.
Aussi, la volonté de Dieu est que l’homme soit Co-créateur au travers de sa vocation à aimer et à se donner.
- DE LA SOLLITUDE DE L’ADAM AU DESIR DE SE DONNER.
Dans l’exercice de ce pouvoir, l’Adamse découvre seul, il est le seul à être une personne.
Parmi les animaux, il n’en trouve aucun d’équivalent. Il n’est pas non plus « assorti » à Dieu qui est un être personnel mais transcendant à lui. Jean-Paul II insiste sur le fait que c’est par son corps et dans son corps que l’homme découvre qu’il ne peut pas se donner à aucun des êtres qu’il connaît et qu’ainsi il est seul. « Il (l’adam) découvre qu’il est une personne dont l’accomplissement consiste à se donner à une autre personne ».
Se découvrir seul lui permet de se reconnaître en tant que personne. Comme personne, il aspire profondément au don de lui-même à une autre personne semblable à lui. Il prend conscience de sa vocation : se donner.
- LA CRÉATION DE L’HOMME ET DE LA FEMME.
Le sommeil de l’Adam est un moment crucial qui va engager toute l’histoire de l’humanité. C’est le moment où va se réaliser l’alliance entre Dieu et l’humanité par la création de l’homme et de la femme.
L’homme n’assiste donc pas à la création de la femme contrairement à celle des animaux. Il n’y participe pas non plus. Cette torpeur signifie qu’il y a toujours une part de mystère chez l’autre. Dans un couple, on ne peut pas saisir complétement l’autre, cela invite au respect devant la dimension sacrée d’une personne, en particulier de son mari ou de sa femme.
En sumérien, le signe qui désigne la côte signifie aussi la vie. La femme tirée de la vie même de l’humain. Elle partage avec l’homme la même humanité, elle est de la même vie que lui, donc sa parfaite égale. Cette égalité fondamentale de deux êtres qui constituent le couple sont exprimés par les mots ISH (homme) et ISHA (hommesse car elle est tirée de l’homme). La femme est un « aide en face ». Ils sont en face à face, en vis-à-vis. De plus adam ne nomme pas immédiatement sa femme (« celle-ci sera appelée femme »). Le passif montre qu’il ne la domine pas. Il la nomme Eve, après le péché originel en Gn 3,20.
La côte retirée à adam symbolise un manque inscrit dans sa chair. Nous ne sommes toujours qu’homme ou femme, jamais l’un et l’autre. L’« aide en face », le « vis-à-vis » est le signe que je ne suis pas autosuffisant.
- DEVENIR UNE SEULE CHAIR.
Le mot « basar » (chair) comprend le corps et aussi l’affectivité.
Quand adam découvre sa femme, il s’ouvre à la parole, il exulte de joie car il prend conscience qu’il va pouvoir enfin se donner à une autre personne. Et, c’est par son corps qu’il se donne. « C’est pourquoi, l’homme quitte son père et sa mère et ils deviennent une seule chair » signifie que l’acte sexuel est le moyen pour l’homme et la femme de se donner l’un à l’autre et ainsi de dépasser la solitude originelle. L’acte sexuel est l’expression de la communion des personnes. Ainsi, non seulement ils sont images de Dieu mais leur couple est à l’image de Dieu. C’est seulement quand ils deviennent une seule chair que la création est achevée et que l’image de Dieu est totalement inscrite, incarnée dans la chair.
Nous avons trop tendance à croire spontanément que l’homme est à l’image de Dieu en ce qu’il a un « esprit », une âme spirituelle qui le rend semblable à Dieu qui lui est pur esprit. En réalité, l’homme et la femme sont surtout images de Dieu en tant que personnes appelées à la communion. La communion des personnes inclut la sexualité.
- L’INNONENCE DE LA NUDITÉ
« Or, tous deux étaient nus, l’homme et sa femme, et ils n’avaient pas honte l’un devant l’autre ».
La mention de nudité dans le texte biblique n’est pas accessoire, elle révèle un état de la conscience par rapport au corps. Même entre mari et femme, on sait qu’il est difficile d’être nus l’un devant l’autre sans crainte d’être jugés. Cela demande une transparence et une confiance totale dans le regard et dans l’attitude intérieur de l’autre, une grande maturité dans l’amour conjugal. Nous avons du mal à accepter notre propre corps avec toutes les imperfections que nous lui attribuons, réelles ou imaginaires. Nous avons donc du mal à le montrer.
Ce qui fait honte, c’est la crainte d’être pris ou prise comme un objet pour l’autre, d’être convoité, utilisé comme un moyen de jouissance ou au contraire rejeté comme ne pouvant pas servir à la jouissance.
A l’origine, l’homme et la femme n’avaient aucune crainte d’être pris comme un objet. Ils avaient conscience de la signification sponsale de leur corps capable d’exprimer leur communion mutuelle. Les signes corporels de leur masculinité et de leur féminité pouvaient permettre cette communion et les voir remplissaient chacun d’une joie pure. Ce n’est pas pour cela qu’ils n’avaient pas de désir sexuel. Le désir sexuel est bon en soi ! le désir était fort et impétueux mais ils avaient alors la capacité de l’orienter pour le mettre au service de l’amour vrai. St Thomas dit qu’il aurait atteint « un degré extrême ».
CONCLUSION
Dieu n’a pas créé l’homme solitaire. Dès l’origine, il a créé l’homme et la femme. Leur union réalise la première forme de communion de personnes. A l’origine, l’homme et la femme vivaient unis, en harmonie avec la nature et en amitié avec Dieu.
- LE PÉCHÉ ORIGINEL, GENESE 3.
Le texte n’est pas d’abord un traité de philosophie ou de théologie sur le mal, la liberté … c’est un récit populaire, imagé et énigmatique qui essaye de donner une explication du fait que le péché et le mal se trouve dans le monde. Pourquoi le mal ? Pourquoi la souffrance ? Pourquoi je subis le mal des autres ? Pourquoi moi-même je fais le mal ? Pourquoi je suis divisé en moi-même entre le bien que je voudrais faire et le mal que je fais.
Le texte a cependant une dimension historique : « le récit de la chute (Gn 3) utilise un langage imagé mais il affirme un événement primordial, un fait qui a eu lieu au commencement de l’histoire de l’homme. La révélation nous donne la certitude de foi que toute l’histoire humaine est marquée par la faute originelle librement commise par nos premiers parents ».
Jean-Paul II définit le temps avant le péché originel, le temps « des origines » comme « la préhistoire théologique de l’homme » et le temps après le péché originel comme « le temps de l’homme historique » marqué par les conséquences de ce péché.
- LA CHUTE
Le chapitre 3 fait suite directement au chapitre 2. Il y a une unité de lieu avec le jardin d’Eden, l’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
Dieu donne un commandement dans genèse 2. Dieu dit « tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ? tu n’en mangeras pas car le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort. (Gn 2, 16-17.)
Dans Genèse 3, l’homme agit. Le serpent a tenté la femme, elle a pris du fruit, elle en mangea et en donna à son mari qui en mangea aussi.
- LES CONSÉQUENCES DU PÉCHÉ ORIGINEL.
Fondamentalement, le péché originel est un acte de désobéissance de l’homme à l’égard à l’égard de Dieu. C’est un refus de dépendance de la créature par rapport à son Créateur. « L’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gn 2, 17) évoque symboliquement la limite infranchissable que l’homme, en tant que créature, doit librement reconnaître et respecter avec confiance. L’homme dépende du Créateur ; il est soumis aux lois de la création et aux normes morales qui règlent l’usage de sa liberté ». L’homme pécheur veut décider par lui-même de ce qui est bien et de ce qui est mal, il ne veut pas le recevoir de Dieu. Or, l’homme ne décide pas de lui-même des principes du bien et du mal. Il peut les connaître par sa conscience pour ensuite les accepter ou les refuser. Le péché originel est un acte radical de rupture de la communion divine. Il détruit l’homme et l’œuvre de la création. Il entraîne une perte de l’harmonie en l’homme, dans sa relation avec les autres, avec Dieu et avec la nature.
Adam et Eve ont commis un péché personnel mais ce péché affecte la nature humaine qu’ils vont transmettre dans un état déchu. Chaque homme depuis hérite d’une nature humaine blessée, encline au péché, soumise à l’ignorance de la mort. La situation actuelle du monde n’est pas voulue par Dieu. Dieu a créé un monde bon, il n’a pas voulu le mal et la souffrance. Le mal et le péché sont arrivés après la création par le péché originel entraînant des conséquences pour la personne humaine et pour le couple.
HONTE DU CORPS
« Alors, leurs yeux s’ouvrirent à tous deux et ils comprirent qu’ils étaient nus. Ils cousirent des feuilles de figuier et s’en firent des pagnes ».
C’est le passage de la nudité confiante à la nudité honteuse. L’homme et la femme se cachent l’un devant l’autre. En fait, c’est plus que le corps qu’ils se cachent, c’est la sensibilité et l’affectivité propres à la masculinité et à la féminité. Manger du fruit de l’arbre ouvre leurs yeux sur leurs faiblesses, leurs manques, leurs limites. Mais cela ne permet pas de les assumer ni de les accepter puisqu’ils les cachent. Cela empêche alors d’aimer l’autre car il devient objet de possession, de domination, de séduction, de convoitise. Se cacher exprime l’incapacité de l’homme et de la femme à communiquer, à se livrer l’un à l’autre dans leurs différences. Chacun devient pour l’autre une menace d’être utilisé. Chacun doit donc se protéger et cacher sa vulnérabilité.
Le regard sur la sexualité s’inverse. A l’origine, elle était comprise en référence avec la communion des personnes divines qu’elle était appelée à signifier dans la chair. Maintenant, la sexualité humaine n’est plus regardée qu’en référence à la sexualité animale. L’homme pécheur ne voit plus dans la sexualité humaine que sa justification utilitaire, la reproduction ou le moyen de satisfaire ses pulsions de jouissance. Il s’ensuit une gêne, un malaise, une honte qui conduit à en camoufler les signes. En même temps, il garde au fond de lui une aspiration à se donner totalement et pour toujours dans son cœur et dans son corps.
LA VOLONTÉ DE DOMINATION
« Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi ».
On pense bien sûr à la condition de la femme à travers l’histoire, souvent dominée, possédée, asservie, réduite à un état d’infériorité. Le texte renvoie également à toutes les formes d’exploitation de la femme dans les structures sociales primitives de la polygamie jusqu’à nos jours dans le commerce de la pornographie.
Même dans le mariage et dans la manière de vivre la sexualité au sein d’un couple marié, la volonté de dominer introduite dans les cœurs par le péché peut se manifester, tant du côté de l’homme que de la femme. Le mari peut exiger de sa femme des droitsen invoquant le « devoir conjugal ». la femme, elle, peut utiliser le désir, souvent plus impétueux, de son mari. Elles utiliseront l’union sexuelle comme moyen de manipulation pour obtenir ce qu’elle veut. Elle peut aussi l’utiliser comme punition en se refusant. C’est pour cela que Jean-Paul II affirme qu’on peut commettre l’adultère avec sa propre femme (ou son propre mari). Chacun peut se servir de l’autre pour assouvir ses propres pulsions ou son désir de pouvoir.
Or, une vraie communion entre l’homme et la femme n’est possible que si l’égalité entre les deux est parfaitement respectée.
LA DÉSUNITÉ
Il advient la désunité à l’intérieur de la personne. L’homme a perdu l’harmonie qui régnait entre son corps, son affectivité, son intelligence, son cœur. Souvent, il accuse son corps comme source de désir. En fait, c’est dans son cœur qu’il décide de pécher ou non. L’accusation du corps comme source du mal est issue de la tradition manichéenne et est contraire à l’Evangile.
Le péché entraîne la désunité entre les personnes et en particulier dans le couple entre l’homme et la femme. La désunité entre les personnes s’établit lorsqu’elles ne sont plus l’une pour l’autre don d’elles-mêmes mais réduites au statut d’objets.
EN CONCLUSION : POUR NOTRE VIE DE COUPLE.
Le péché originel est à la suite le péché des hommes est le refus de la dépendance vis-à-vis de Dieu. C’est le comportement de l’homme qui se considère comme propriétaire de la nature. C’est un péché de toute puissance. Dans la société actuelle de nombreux domaines sont l’objet de cette toute puissance : la recherche biologique, notamment en génétique, la technique, l’économie…
Cependant, l’homme n’a pas été abandonné par Dieu. Il nous a envoyé son Fils Jésus Christ pour nous sauver du péché et nous restaurer dans notre dignité d’hommes et de femmes créés à son image. Le Christ est venu sauver tous les hommes. « De même que par un seul homme, le péché est entré dans le monde et, par le péché, la mort et qu’ainsi la mort a passé en tous les hommes, du fait que tous ont péché … Si, en effet, par la faute d’un seul, la mort a régné du fait de ce seul homme, combien plus, ceux qui reçoivent avec profusion la grâce et le don de la justice régneront ils dans la vie par le seul Jésus Christ. » ainsi, de même que « le Baptême, en donnant la vie de la grâce du Christ, efface le péché originel et retourne l’homme vers Dieu », le sacrement du mariage apporte une régénération et rend les époux capables de s’aimer comme « à l’origine » et même davantage.
Sur notre chemin de création et d’amour, Dieu nous accompagne et nous guide par sa Parole qui est efficace. Lui qui est lumière, il nous éclaire. Il est le roc sur lequel on peut construire notre vie, notre couple, notre foyer. Redisons-le encore une fois : Dieu nous crée jour après jour.
Il est donc important pour les conjoints chrétiens de faire une place à Dieu dans leur couple. L’Eglise nous en donne les moyens : les sacrements, les catéchèses, les temps de partage, les formations, les rencontres… Et s’il fallait retenir qu’un élément de ces réflexions, nous pourrions faire nôtre le fait que la seule présence aimante de l’autre, et donc de Dieu à travers l’autre, nous crée. A chacun alors de se poser ces deux questions pour participer au pouvoir créateur de Dieu :
- Ai-je une préférence aimante auprès de l’autre, comme un don, lui permettant d’exister.
- Est-ce que je l’accueille comme un don, et non comme un dû, la présence aimante de l’autre me permettant d’être moi-même ?
Voilà tout l’enjeu de la vie de couple : « vivre à deux et être soi-même », thème qu’il nous faudra développer.
POUR ALLER PLUS LOIN : LA CRAINTE ET LA TOUTE PUISSANCE
Genèse 2&3 : c’est l’acceptation de la condition humaine énoncée par une double loi : celle de manger de tous les arbres (1er ordre) sauf d’un (2nd ordre). L’acte de manger c’est assimiler, s’identifier à ce que l’on mange. Or manger ce tout c’est vouloir tout, c’est vouloir tout prendre, c’est refuser de consentir au manque (je ne suis pas homme, ou femme ; je ne suis pas Dieu ; je ne suis pas mon origine ; je suis mortel).
a/ Le premier ordre.
Il est positif c’est la possibilité de chemin de vie féconde : l’homme se doit de goûter, de se nourrir de tous les fruits de la vie qui lui sont donnés pour son bonheur. On oublie souvent ce premier arbre qui est un appel à déployer ses forces vives, ses qualités, ses talents, sa créativité.
La transgression du premier ordre est un péché de « crainte »(je ne suis pas capable de).Beaucoup n’osent pas déployer la vie, s’il y a une chose que je ne peux pas faire, alors je ne peux rien faire, donc je ne fais rien. La « crainte », c’est celle du troisième serviteur dans la Parabole destalents (Mt 25, 14-30), c’est le refus de développer ses qualités, la paresse, le manque de confiance en Dieu qui va donner la force.
Les signes possibles de crainte :
- La dépréciation de soi, niant les dons reçus.
- Dénier ses besoins.
- Ne vivre qu’en fonction des besoins del’autre.
- Se laisse manger.
- Porter le poids de souffrance de l’autre. Lui faire éviter toute expérience douloureuse.
- Interférer sur sa route.
- Ne pas utiliser le temps qui est donné pour faire fructifier ses dons.
b/ Le deuxième ordre.
Il est négatif : on ne va pas au bonheur n’importe comment. L’être humain n’est pas en mesure de décider par lui-même de ce qui est bien ou mal.
La transgression du second ordre est un péché de toute puissance (moi seul suis capable de).
Les signes possibles de la toute-puissance :
Le refus de ses limites
- Ontologiques (la fatigue, la vieillesse, la mort, le temps, la différence sexuelle).
- Personnelles (maladie, accident, décès d’un proche, évènement dramatique, suicide, enfant handicapé …)
- Refus des limites de l’autre de ses erreurs devant lesquelles il faut se situer.
- La non acceptation des crises en se voilant la face.
- Le refus de ses faiblesses ou de ses émotions.
Le désir de la perfection
- Vouloir devenir parfait ou que tout soit parfait, ne laissant place à aucune faille, à aucune fragilité, à aucune considération pour ses besoins ou ses désirs.
- Les fruits du perfectionnisme, c’est le légalisme, le durcissement du cœur, le sentiment continuel d’insatisfaction.
Le souci d’idéalisme
- Chercher à atteindre une image de soi rêvée, extérieure à soi, pour être aimé, reconnu. Et non à partir de ses ressources personnelles ou de ses fragilités.
- Vouloir être toujours disponible sans jamais dire non. Toujours tenirle coup quoiqu’il arrive.
- Idéalisation de la relation, fuir les conflits, les affrontements, ou l’ai des autres.
Le refus du manque
- Vouloir être comblé à tout prix.
- Vouloir devenir riche, repus, sans manque, sans faim de l’essentiel, nier la réalité de la souffrance, remplaçant tout ce qui manque ou a manqué, tant au niveau matériel qu’humain.
Le refus de l’imprévu
- Ne pas faire face à l’inattendu.
- Ne pas vouloir être pris au dépourvu, tout organiser.
L’attitude face au temps
- Temps toujours occupé, travail acharné…
- Non acceptation du temps nécessaire à sa construction et celle de l’autre.
Main mise sur l’autre
- Posséder l’autre, le manger, ne plus lui laisser de place ; pensant, désirant, parlant à sa place.
- Le manipuler, exiger qu’il change selon ses propres souhaits.
- Refuser la complémentarité sexuelle.
Une maîtrise sur tout
- Volonté de tout maîtriser, tout voir, tout savoir, tout comprendre, tout contrôler, tout manger.
L’autosuffisance
- Ne pas accepter de recevoir des autres.
Le déni
- Le déni de ses émotions, de son histoire.
La recherche de la première place. L’illusion que l’on peut tout faire, tout essayer.
Dans sa relation à Dieu
- On l’ignore ou on se prend pour lui.
- On l’implore pour exaucer ses prières, sans avoir à changer soi-même, à entamer un chemin de conversion, un chemin de vérité de soi.
- Manipuler, interpréter à sa guise la parole de Dieu, pour soi, pour les autres.
MODULE III : PARTIE THÉOLOGIQUE
Dieu est communion : les trois Personnes de la Trinité vivent depuis toujours et pour toujours dans une parfaite unité. C’est justement cela le mystère du mariage : Dieu fait des deux époux une seule personne.
Le pape François, le 2 avril 2014
- LE MARIAGE SACREMENT
- Qu’est-ce qu’un sacrement ?
Comme être social, l´homme a besoin de signes et de symboles pour communiquer
avec autrui, par le langage, par des gestes, par des actions. Il en est de même pour sa relation à Dieu. »
(Catéchisme de l´Eglise catholique, n° 1146)
Ainsi les sacrements sont des signes visibles du don gratuit de Dieu (la grâce), qui permettent aux hommes de prendre conscience de la présence de Dieu au milieu d´eux. Ce sont des actes d’alliance qui unissent au Christ par l’action de l’Esprit Saint, relient les hommes à Dieu et à leurs frères par le plus intime d’eux-mêmes et les incorporent dans l’Eglise.
Tout sacrement comporte trois dimensions :
- un signe, ce que l´on voit;
- une parole, ce que l´on entend;
- un symbole, ce que le signe et la parole expriment.
Le concile Vatican II exprime l’action du Christ dans la célébration des sacrements : « Il est là présent par sa vertu dans les sacrements au point que lorsque quelqu’un baptise, c’est le Christ lui-même qui baptise » (Constitution Sacrosanctum, n° 7).
Ainsi le sacrement est un«événement de salut» dans lequel le Christ lui-même agit et nous rejoint dans des situations particulières de notre vie.
- (RE)APPRONDISSEMENT DES SACREMENTS
A. Combien de sacrement ?
En marquant les moments les plus décisifs de la vie humaine, les sept sacrements manifestent que c’est toute notre existence, dans ses différentes étapes, qui est appelée à être vécue avec le Christ :
Nous pouvons classer les sacrements en 3 catégories :
Les sacrements de l’initiation chrétienne :
- Baptême, Eucharistie et Confirmation sont trois étapes qui permettent d’entrer dans le mystère du Christ mort et ressuscité et de grandir dans la foi.
Les sacrements dits « de guérison » :
- Réconciliation
- Onction des malades ouvrent un chemin d’espérance.
Les sacrements dits « d’engagement » :
- L’Ordre
- Mariage consacrent des cheminements de vie baptismale.
Les sacrements sont une force qui permet d’aimer et de « porter du fruit » dans tous nos lieux de vie. Ils communiquent la vie divine, réalisant notre vocation de fils du Père, frères en Jésus Christ, animés du souffle du même Esprit !
B. Expliquer pour chaque sacrement
- Le baptême :
La confirmation et l’eucharistie sont les trois sacrements par lesquels on devient chrétien. Ces trois sacrements forment un tout et fondent l´identité chrétienne. Ils sont vécus dans la foi au Dieu de Jésus Christ et en Eglise.
Le Christ a proposé le baptême à tous pour que tous aient la Vie en Dieu. Il l’a confié à son Eglise, en même temps que l’Evangile, lorsqu’il a dit à ses apôtres : « Allez de toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (évangile selon saint Jean 3, 5)
Baptême vient d’un verbe grec qui signifie « plonger, immerger ».
Être baptisé, c’est être plongé dans la mort et la résurrection du Christ. C’est un rite de passage : avec le Christ nous traversons la mort et nous participons à sa vie de ressuscité. Configuré au Christ, nous devenons fils d’un même Père et frères de Jésus-Christ, par l’Esprit Saint.
Le baptême est le sacrement de la naissance à la vie chrétienne : marqué du signe de la croix, plongé dans l’eau, le nouveau baptisé renaît à une vie nouvelle. L’onction avec le Saint Chrême lui donne son nom de chrétien et dit sa mission. Devenu chrétien, le nouveau baptisé peut vivre selon l’Esprit de Dieu.
La célébration du baptême a son point culminant dans le bain d’eau accompagné de cette parole :
« Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. »
Baptisé dans la foi de l’Eglise au Christ mort et ressuscité, la profession de foi est intimement liée au rite de l’eau.Le cheminement proposé pour s’y préparer s´adapte à l´âge et à la maturité de la personne.
- un signe : ce que l´on voit : marqué du signe de la croix, plongé dans l’eau, L’onction avec le Saint Chrême
- une parole : ce que l´on entend : « Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. »
- un symbole : ce que le signe et la parole expriment : renaît à une vie nouvelle, fais de nous des enfants de Dieu. De créature, nous devons des fils et filles de Dieu.
- la Confirmation :
Comme nous l’avons vu, avec le Baptême et l’Eucharistie, la Confirmation constitue l’ensemble des « sacrements de l’initiation chrétienne ». Ils conduisent à leur pleine stature les fidèles appelés à exercer leur mission dans l’Eglise et dans le monde : annoncer Jésus Christ, célébrer la gloire de Dieu et servir l’homme et le monde.
« Par le sacrement de Confirmation, le lien des baptisés avec l’Eglise est rendu plus parfait, ils sont marqués du sceau de l’Esprit Saint, enrichis d’une force spéciale de l’Esprit Saint » (Lumen Gentium 11), force qui fut jadis accordée aux Apôtres au jour de la Pentecôte pour répandre la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, par la parole et en action.
« Celui qui nous affermit avec vous dans le Christ et qui nous as donné l’onction, c’est Dieu Lui qui nous as marqués de son sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit » (2 Corinthiens 1, 21-22)
C’est avec une huile parfumée, le Saint Chrême, que l’évêque marque le front de chaque confirmand. Comme cette huile répand une bonne odeur, chacun est appelé, par l’élan et la joie de sa vie, à répandre la bonne odeur du Christ, à être un témoin authentique du Ressuscité, afin que le corps du Christ s’édifie dans la foi au Dieu, Père, Fils et Esprit, et l’amour des hommes et du monde. Comme le Baptême dont elle est l’achèvement, la Confirmation est donnée une seule fois.
La préparation à la Confirmation doit viser à conduire le chrétien vers une union plus intime au Christ, vers une familiarité plus vive avec l’Esprit Saint, son action, ses dons et ses appels, afin de pouvoir mieux assumer les responsabilités de la vie chrétienne.
« Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu »
- un signe, ce que l´on voit : l’imposition des mains, l’onction avec le Saint-Chrême et le geste de paix.
- Une parole, ce que l´on entend : « Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu »
- un symbole, ce que le signe et la parole expriment : Confirmation de son baptême et les 7 dons de l’Esprit-Saint et ses appels.
- L’Eucharistie
Est le troisième sacrement de l’Initiation Chrétienne. À plusieurs reprises, dans une démarche mystagogique, Saint Augustin rappelle aux néophytes ce qu’ils ont vécu depuis le début de leur itinéraire :
« Engrangés lors de leur entrée en catéchuménat, moulus au long de celui-ci par les efforts de conversion qui leur étaient demandés et qui se rendaient visibles dans les « jeûnes et les exorcismes », imbibés d’eau à la fontaine baptismale pour devenir une pâte, passés à la « cuisson du feu du St Esprit », et ainsi « devenus le pain du Seigneur », ils ont à « devenir ce qu’ils ont reçu : le corps du Christ. » (Sermons n° 229, 272,…)
Le mot « Eucharistie » signifie « action de grâces ». C’est le peuple qui rend grâce au Père, par son Fils, dans l’Esprit pour le don qu’il nous fait de sa Vie.
« L’Eucharistie est la source et le sommet de toute la vie chrétienne »
(Vatican II : Constitution sur l’Eglise n° 11)
C’est par l’Eucharistie que nous est donnée la Vie de Dieu, le Pain de la route. Recevoir le Pain de Dieu nous invite à partager notre pain avec nos frères en humanité.
L’Eucharistie structure la vie chrétienne, elle la ponctue, elle est la respiration dans la vie spirituelle. C’est une actualisation de la Pâque et non pas sa répétition ou son simple souvenir. L’Eucharistie, ou la messe, est un rappel de la dernière Cène, de la mort et de la résurrection de Jésus Christ.
d.La pénitence et la réconciliation :
Ce sacrement est le signe de l´amour infini de Dieu. Le pardon de Dieu est toujours possible, si nous faisons une démarche vraiment sincère. En se reconnaissant pécheur, nous croyons que l´Amour infini de Dieu est toujours le plus fort. Le dialogue avec un prêtre est le signe efficace de la réconciliation avec Dieu et avec nos frères.
Le pardon de Dieu est exprimé par les paroles du prêtre:
« Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ;par la mort et la résurrection de son Fils il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l’Esprit-Saint pour la rémission des péchés : par le ministère de l’Eglise qu’il vous donne le pardon et la paix. »
Confession ? Réconciliation ? Pénitence ?
- La Confession :
Est le nom traditionnel désignant autrefois l´ensemble du sacrement de pénitence et de réconciliation. En fait, la confession n´est qu´une partie du sacrement. Elle est cette reconnaissance de l’amour fidèle de Dieu et de la rupture d’alliance que notre attitude a occasionnée.
- La Réconciliation :
Est l’acte gratuit par lequel Dieu pardonne au pécheur repentant et le réintroduit dans sa paix, grâce au Christ mort et ressuscité, en qui tous les péchés sont pardonnés. Depuis quelques années, on parle plus volontiers de « sacrement de la réconciliation » à propos de la confession.
- La Pénitence :
« Faire pénitence », c’est implorer le pardon de Dieu. Le mot s’est peu à peu confondu avec les diverses pratiques de pénitence. Pour l’essentiel, la pénitence vise à la réparation de la faute commise. Elle est le signe de la « conversion » à laquelle le Christ nous a tous appelés :
« Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 15).
Qu’est-ce que le péché ?
- Le péché :
est un manque d´amour envers Dieu, envers son prochain et envers soi-même. C´est une action, ou une intention, voire une parole dite, en toute liberté, pour commettre le mal. Il entraîne, pour celui qui l´a commis un éloignement de la justice et de la vérité.
- La contrition, l’absolution, de quoi parlons-nous ?
- La contrition :
désigne l’attitude de la personne qui reconnaît avoir mal agi, regrette d’avoir blessé l’amour des autres et de Dieu. Cette attitude conduit à vouloir changer sa manière de penser et de vivre, et à réparer les dommages causés aux autres et à soi-même.
- L´absolution :
Le prêtre « remet en route » la personne lorsqu´il pardonne les péchés, au nom du Christ. Le pardon permet de renouer avec Dieu les liens rompus par le péché. Dans cet acte sont engagés le prêtre qui donne l´absolution et le pénitent qui manifestera, ensuite, dans sa vie, les fruits du pardon.
e.Le Sacrement des malades :
Sacrements des malades, sacrements de la compassion et du réconfort de Dieu…
La visite aux malades, la communion des malades, l’onction des malades, le viatique, la recommandation des mourants sont autant de « signes particuliers proposés aux malades qui attestent d’une manière spéciale l’amour de Dieu pour lui et agissant en lui : les sacrements. » Rituel Sacrements pour les malades n°14
f.L’onction des malades :
Appelé autrefois l´extrême-onction, comprise ou sacrement des mourants, l’onction des malades est, depuis Vatican II, comprise comme étant un sacrement de vie.
C´est le sacrement de la présence du Seigneur à nos côtés dans les moments d´épreuve que sont la maladie ou la vieillesse. La célébration de ce sacrement consiste en l’onction d’huile bénite sur le front et en l’imposition des mains. Consacrée par l’évêque lors de la messe chrismale annuelle, l’huile dite des malades apporte force et douceur. Elle pénètre la peau, répand sa bonne odeur, fortifie le corps. Voici les mots qui accompagnent l’onction avec l’huile sainte sur le front et dans les mains des malades :
« Par cette onction sainte, que le Seigneur en sa grande bontévous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint. Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu’il vous sauve et vous relève. »
Avec l’imposition des mains, l’onction rappelle l’attention et la tendresse de Jésus Christ envers les personnes malades.
« Si l’un de vous est malade, qu’il fasse appeler les anciens de la communauté qui prieront pour lui en pratiquant une onction d’huile au nom du Seigneur. Leurs prières, inspirées par la foi, sauveront le malade, le Seigneur le relèvera, et s’il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés. » Saint Jacques 5, 14-15
Alors que la maladie apporte souffrance, inquiétude et peut même entamer le goût de vivre, le sacrement rappelle la dignité de chacun, raffermit la confiance, donne la force de supporter son épreuve et l’assurance qu’il la vit en proximité avec le Christ. Signe de la tendresse de Dieu pour les malades, le sacrement rejaillit sur les proches qui souffrent aussi de l’éloignement provoqué par les hospitalisations, les bouleversements familiaux dus à la maladie… Il pacifie et réconcilie le malade avec lui-même, avec les autres et avec Dieu. L’onction peut être administrée lors d’une célébration dans la paroisse ou avec l’aumônerie de l’hôpital, à domicile ou lors d’un pèlerinage, comme à Lourdes.
Face à une mort toute proche, l’eucharistie est donnée en viatique, l’ultime Communion que reçoit le malade au moment de mourir.
g.L’ordination :
Au sein de l´Eglise catholique, le service de la communauté est assuré plus particulièrement par les évêques, les prêtres et les diacres, que l´on appelle « ministres ordonnés ».
Leur mission dans l´Eglise leur est confiée, au nom de Jésus Christ, par le sacrement de l´ordre, généralement appelé « ordination ». Le sacrement de l´ordre se caractérise par l´imposition des mains et la prière de consécration prévue. Le sacrement est conféré une fois pour toutes.
Le ministre ordonné manifeste à tous que c´est le Christ qui appelle, rassemble et envoie sur les chemins du monde.- Les évêques :
Le mot « évêque » vient du grec « episcopos », qui désigne la mission de veiller sur la communauté, de la protéger, pour que celle-ci se comporte le plus justement possible en véritable peuple de Dieu.
Les évêques reçoivent, comme les Apôtres, la plénitude du sacrement de l´Ordre. Ils sont garants de l´annonce de la foi et de l’Evangile dans leur diocèse. Ils sont responsables quant à l´administration des sacrements, avec toutes les questions pastorales que cela soulève aujourd’hui. Enfin, les évêques exercent une responsabilité de gouvernement (que l´on appelle aussi « charge pastorale »), au nom du Christ, envers « la portion du peuple de Dieu (diocèse) qui lui est confiée ».- Les prêtres :
Les prêtres sont ordonnés par l´évêque de leur diocèse.
Ils sont co-responsables de l´Eglise locale : le prêtre est défini comme coopérateur, collaborateur de l´évêque. Il est « envoyé » (un don fait) à une communauté, il n´en est pas le délégué.
Ses missions peuvent s´exercer dans des cadres très divers. Mais, quelque soit la charge que le prêtre a reçu (une ou plusieurs paroisses, une aumônerie; …), sa présence consiste toujours à éveiller chacun au Christ, à sa parole libératrice.- Les diacres :
Par leur ordination, les diacres signifient et rappellent à tout le peuple de Dieu, que l’Eglise ne doit cesser de manifester la charité du Christ pour tout homme. En particulier les plus pauvres, ceux qui sont à la marge.
Ils sont au sein de l’Eglise, et pour le monde, le signe du Christ serviteur « lui qui s’est anéanti en prenant la condition de serviteur et devenant semblable aux hommes » (Ph 2,7). Le geste du lavement des pieds (Jn 13) est le signe par excellence du Dieu qui vient à la rencontre de l’homme par un chemin bouleversant, celui du service.h.Le mariage :
Le mariage est l’alliance entre un homme et une femme unis par un même amour. Dans cette alliance se révèle le plus pleinement l’histoire des alliances entre Dieu et l’humanité scellée dans l’amour du Christ qui a donné sa vie pour nous. Le sacrement de mariage sanctifie l´union d´un homme et d´une femme et situe l´amour des époux au cœur de l´amour de Dieu pour l´humanité.
C’est un engagement pris devant Dieu. La dignité de cet engagement s’articule sur les quatre piliers que scelle l’échange des consentements : la liberté, la fidélité, l’indissolubilité et la fécondité. Chacun des fiancés doit être pleinement libre au moment de son engagement. Les conjoints se promettent fidélité, et cette promesse est source de confiance réciproque.
« Les diverses liturgies sont riches en prières de bénédiction et d’épiclèse demandant à Dieu sa grâce et la bénédiction sur le nouveau couple, spécialement sur l’épouse. Dans l’épiclèse de ce sacrement les époux reçoivent l’Esprit Saint comme Communion d’amour du Christ et de l’Église (Lettre de Saint Paul aux Ephésiens 5, 32). C’est Lui le sceau de leur alliance, la source toujours offerte de leur amour, la force où se renouvellera leur fidélité. »
(Catéchisme de l’Eglise Catholique, §1624)
- Signe du sacrement : l´échange des consentements et des alliances.
- Paroles du sacrement :« Je te reçois comme époux(se) et je me donne à toi. »
- Symbole du sacrement : l´engagement et la vie conjugale du couple qui fait référence à l’union du Christ et de l´Eglise.
Pourquoi se marie-t-on ?
L'homme assisté de la femme, doit remplir une haute mission dans le monde. Fonder un foyer, ce n'est pas seulement se mettre en ménage aussi agréablement que possible, c'est créer un centre de rayonnement où d'autres êtres pourront venir se réchauffer moralement, se réconforter, s'instruire, s'orienter vers la vérité et le bonheur. Quand Dieu eut créé Adam, notre père à tous, il dit : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Je vais lui faire une aide semblable à lui. ». Puisque l'homme a besoin d'être aidé, c'est donc que Dieu lui a prescrit une tâche très difficile. L'aide doit être « semblable » à lui, donc harmonieusement conforme à la fois au travail à faire et à celui qui l’exécute. Si les époux se proposent de gagner de l'argent, de s'entourer de confort, de tirer de la vie le maximum de plaisir, ils seront malheureux ; leur égoïsme finira pas les dresser l'un contre l'autre.
Deux êtres qui s'aiment éprouvent le désir semblable, de s'entourer mutuellement d'objets agréables, de consentir, s'il y a lieu, à de réels sacrifices pour le bonheur de l'autre. Or, ce désir, même sincère et profond, peut provenir de certaines impressions qui n'ont pas grand-chose à voir avec l'amour et qu'il importe de dépister à temps.
C'est un sentiment de solitude qui pousse parfois au mariage. La peur de vieillir seul peut faire oublier un idéal et accepter une union décevante. Le besoin de protection devant les difficultés de la vie fait aussi rechercher étourdiment la sécurité d'un foyer, bien aléatoire dans de telles conditions.
Certaines jeunes filles, lasses de gagner elles-mêmes leur vie, acceptent le mariage, surtout pour ne pas être astreintes à des heures régulières de travail, pour jouir de plus de loisirs. Mais elles s'aperçoivent bien vite que les soins du ménage, les devoirs envers le mari et les enfants laissent bien moins de liberté et apportent des problèmes autrement difficiles à résoudre que ceux des célibataires.
Les jeunes gens et les jeunes filles qui ont le sentiment d'avoir été incompris, sevrés d'affection, accueillent avec avidité les moindres marques d'intérêt et croient aimer sincèrement la personne que les leur témoigne. Il n'est pas rare d'entendre une femme avouer qu'elle a épousé son mari par pitié, dans un besoin de se dévouer à un être meurtri par la vie. Cette pitié à elle seule ne saurait être de l'amour.
Lors d'un changement de vie favorable peut également inciter deux personnes à s'unir. L'homme célibataire pense au confort douillet d'une maison tenue par une femme. La femme compte beaucoup sur les avantages d'un changement de résidence, d'un départ pour une contrée lointaine, peut-être. Les faits peuvent leur donner raison, mais si l'amour vrai est absent, à quoi cela sert-il ?
Il est évident que l'amour ne doit pas servir d'excuse à toutes les folies et faire passer outre au manque de santé, d'argent, de logement, de situation. Il ne doit pas davantage fermer les yeux sur de graves défauts de caractère. Mais les avantages matériels ou moraux que procure le mariage ne sont en réalité qu'un cadre dans lequel chacun met le portrait du véritable amour ou sa caricature. La vie réserve à tous de nombreuses difficultés. Le mariage édifié sur les bases fragiles des valeurs matérielles va au-devant d'une ruine inévitable. Mais l'amour sincère est seul capable d'aider à surmonter avec courage ou à accepter avec confiance toutes ces vicissitudes où l'égoïsme ne trouve qu'amertume et accablement alors que celui qui s'oublie y voit autant d'occasions de servir et de rendre heureux.
L'idéal de tout jeune homme, de toute jeune fille devrait être de fonder un foyer où l'amour serait si grand et si profond qu'il s'épandrait largement au-delà de ses limites. Ce foyer, où l'amour serait sans défaillance, la confiance inébranlable, attirerait à lui les déshérités, les faibles. Si au travers des luttes, des déchirements peut-être que l'amour même ne peut pas toujours éviter, les deux cœurs se pénètrent mieux, s'ennoblissent au contact l'un de l'autre, comment pourront-ils garder pour eux seuls cette richesse de sentiments, cette noblesse de caractère ?C'est pourquoi, je l'affirme,on ne se marie pas pour être heureux.
Le mariage doit répondre, en effet, à un idéal et nous touchons ici à ce qu'il y a de plus grave et de plus sérieux dans la question qui nous préoccupe. Certaines personnes estiment que le mariage est un but, une fin alors qu'il n'est en réalité qu'un moyen. Conçu comme but, le mariage ne saurait apporter le bonheur car il inciterait à l'égoïsme, puis au pessimisme et à la mauvaise volonté, considéré comme devant nécessairement apporter le bonheur, il déçoit terriblement s'il y manque. Or, le plus sûr moyen de ne pas être heureux, c'est de rechercher le bonheur. Je me demande parfois pourquoi mariage et bonheur sont deux idées si étroitement liées dans notre pensée. Où avons-nous trouvé que l'on doive exiger le second à l'occasion du premier ? Ce n'est écrit nulle part, car alors le mariage deviendrait une simple « affaire » dominée par l'égoïsme. Si vous vous mariez pour être heureux, permettez-moi de vous en dissuader. Si vous êtes mariés pour cette unique raison, laissez-moi vous plaindre, car vous ne serez jamais heureux.Si, au contraire, vous vous mariez pour rendre heureux votre mari, votre femme, vos enfants, les personnes qui viendront chez vous, la société à laquelle vous appartenez, le pays dont vous êtes citoyens, si vous envisagez l'association de vos jeunes énergies comme moyen de rendre les autres plus heureux et de devenir plus utiles à ceux qui vous entourent, il y a beaucoup de chances pour que vous soyez heureux. Voilà pourquoi il faut que le mariage s'appuie sur un idéal, un idéal spécifiquement généreux. L'homme qui se marie étend ses responsabilités, élargit son cœur, se prépare à sa mission spéciale et spirituelle. Il apprend d'abord à aimer une femme, puis des enfants et c'est ainsi que son cœur ira, toujours grandissant, vers ceux qui en ont besoin, c'est-à-dire vers le prochain. L'enfant est obligé de se concentrer sur lui-même pour se développer. Le spectacle du dévouement réciproque du père et de la mère, la sollicitude des parents à son égard lui inculquent la notion de solidarité et les vertus sociales. Puis il grandit, son esprit devient curieux. A l'âge de l'adolescence, il sent son cœur se gonfler de je ne sais quelle sève nouvelle. Le printemps lui parle avec plus d'éloquence. En lui vibrent des cordes dont il n'avait pas soupçonné l'existence. Il se prend à tout aimer et à aimer tout le monde dans un élan de sublime générosité.
La vie sociale apparaît donc comme une vie d'amour. J'écris ce mot sans fausse honte, assuré que vous le comprendrez, car il n'y a qu'un amour malgré ses formes et ses adaptations diverses. Quelles que soient ses manifestations, c'est toujours le cœur qui parle, ce sont toujours les mêmes sentiments qui nous poussent vers les autres, à des titres divers, pour les aider, les soutenir, les encourager, les rendre meilleurs et plus heureux. Voilà pourquoi les voix les plus autorisées ont maintes fois affirmé qu'il ne suffit pas pour se marier de sentir que l'on aime, mais qu'il faut posséder le même idéal et la même foi, afin de marcher la main dans la main, respectueux de la personne aimée, mais poursuivant le même but et empruntant le même chemin.
Qu’est-ce-que le Mariage ?
Parmi les vocations auxquelles les hommes sont appelés par la Providence, le mariage est l’une des plus nobles et des plus élevées.
Par le mariage, l’homme et la femme deviennent les collaborateurs de Dieu dans la procréation des enfants ; ils sont appelés à se sanctifier mutuellement ; ils reçoivent, en même temps, la mission de former, par l’éducation, le cœur, l’intelligence et la volonté des enfants qui leur sont confiés, jusqu’au jour où ceux-ci sont enfin capables de se conduire par eux-mêmes.
Parce que Dieu est amour et qu’il a créé le monde par amour, il n’a pas voulu que les enfants naissent autrement que par l’amour que l’homme et la femme se vouent l’un à l’autre pour la vie entière.
C’est pourquoi l’amour doit être considéré avec un respect religieux. N’est-il pas consacré par un sacrement ?Dès lors l’homme et la femme doivent se préparer longuement à l’avance, pendant leurs années d’adolescence, à la sublime vocation qui va faire d’eux les collaborateurs des œuvres divines.
Pour s’y préparer, le jeune homme devra garder son corps dans la chasteté, apprendre à respecter la femme, acquérir les qualités sur lesquelles pourra se reposer en toute confiance le cœur de celle-ci. La jeune fille devra être réservée, veiller à la garde de son cœur, ne pas chercher des émotions sentimentales sans lendemain, mais s’habituer à des missions de dévouement et de générosité en commençant par sa propre famille.
L’amour n’est pas une satisfaction des sens ; pas plus qu’un rêve romanesque. Il est un sentiment fort et profond, le don généreux et durable d’un seul homme à une seule femme et d’une seule femme à un seul homme. Il exige que chacun donne à l’autre le meilleur de soi, s’applique à lutter contre les défauts qui font obstacle à l’harmonie conjugale, conquiert les qualités et les vertus qui enrichissent l’amour et lui donnent toute sa valeur morale et spirituelle.
Le véritable amour ne se confond pas, comme le croient trop souvent les jeunes, avec une béatitude sans mélange. Il est fait de joies et de peines, d’épanouissement et de sacrifices. Ceux qui prétendent n’en prendre que les joies, le tuent par avance ; alors que ceux qui en acceptent les charges et les soucis le garantissent contre les égoïsmes de la passion et les difficultés de la vie.L’amour conjugal n’est pas une invention humaine. Il est voulu de Dieu. C’est le détourner de son but naturel que de n’y chercher que la satisfaction des désirs passionnels, sans se soucier de donner la vie à des enfants et de se consacrer ensemble à leur éducation avec le meilleur de soi-même.
- Rôle des fiançailles
Les fiançailles signifient que vous avez pris la décision de vous marier, et donc de vous préparer au mariage.
En général, les fiançailles ont lieu environ un an avant le mariage, laissant le temps aux futurs époux de bien préparer leur cérémonie de mariage... mais surtout de prendre le temps de la réflexion et d'être sûr de son choix, les fiançailles pouvant parfaitement être rompues. Il s'agit donc d'un choix de se marier, mais pas d'un engagement solennel, qui lui sera pris le jour du mariage. Vous prenez la décision de vous préparer au mariage, en ayant parfaitement le droit de vous tromper.
Les fiançailles sont souvent l'occasion d'annoncer de façon officielle à votre entourage que vous avez décidé de vous marier."
Cependant, vos porteront surtout le sens que vous avez choisi de leur donner. Si pour vous les fiançailles se résument en une petite cérémonie permettant d' à votre future épouse, ou de , en attendant le jour solennel du mariage, vous en avez parfaitement le droit.
Pour certains, les fiançailles peuvent très bien signifier que vous avez choisi de vivre ensemble. Et d'autres choisissent même de se fiancer sans se marier !
Sachez que aux yeux de la loi ou de l'Eglise ; seulement, dans la tradition biblique, elles signifient la décision du couple de se préparer au mariage, matériellement et spirituellement.
Comment fêter ses fiançailles ?
Selon vos envies, et votre confession religieuse, vous choisirez de fêter vos fiançailles en amoureux, de les officialiser par un dîner avec vos deux familles, de faire une petite fête avec vos amis, pourquoi pas après une cérémonie religieuse, le prêtre pouvant bénir les fiancés mais aussi la bague de fiançailles, au cours de la cérémonie.
Si vous choisissez de faire une petite fête, la tradition veut qu'elle ait lieu chez les parents de la jeune fille, mais là encore, libre à vous de faire autrement. La famille du fiancé pourra offrir des fleurs à la jeune fille. Les invités peuvent faire un cadeau à la jeune fille, ou aux fiancés, mais rien ne les y oblige.
La bague de fiançailles pourra être remise de façon officielle, au cours du repas, ou à l'apéritif, ou bien la jeune fille arrivera, la bague au doigt, la montrant ainsi pour la première fois aux familles rassemblées. Si la jeune fille a choisi de faire un cadeau à son futur époux, elle pourra également lui remettre le jour des fiançailles.
Au cours de ce repas, les familles et les fiancés pourront commencer à aborder les détails pratiques de l'organisation du mariage : les mariés indiqueront la date qu'ils ont choisie, les familles pourront commencer à compter le nombre probable d'invités, et à organiser les préparatifs, notamment le plus urgent, la réservation de la salle.
- Le mariage civil
L’attitude de l’Eglise envers le mariage civil s’est transformée. L’Eglise le percevait négativement du fait de son origine anticléricale. Elle est maintenant davantage sensible aux valeurs mentionnées dans le code civil (§212-215) :
- Volonté de vivre dans la fidélité envers le conjoint.
- Coresponsabilité pour les décisions touchant le foyer.
- La famille.
- L’éducation des enfants.
Le mariage civil est un acte « citoyen », une détermination à prendre part à la vie de la société. La loi civile protège les liens :Paternité, maternité et filiation.
Des élus chrétiens proposent une valorisation de la cérémonie du mariage civil dans des significations d’acte social, d’engagement de couple au sein d’une communauté humaine prenant en charge sa destinée. Ils envisagent même une rencontre préalable entre l’élu et les futurs. Quand ceux-ci perçoivent mieux les valeurs humaines universelles du mariage civil, ils distinguent davantage l’enjeu du mariage religieux, qui relève de la Foi évangélique.
Si les futurs ne se sentent pas prêts pour l’engagement dans le sacrement du mariage, un temps de prière peut être proposé. Ils seront soutenus pour poursuivre leur réflexion. Leur mariage civil peut appuyer leur maturation.L’entretien pastoral en vue du mariage conseille, le cas échéant, l’ajournement du mariage à l’église et le cheminement « pour murir leur oui en Eglise ».
- Le mariage religieux – riche d’une triple sacramentalité
Le sacrement est rencontre entre Dieu et l’homme. La réalité humaine en est transformée. Le sacrement est un engagement qui fait rayonner l’amour, la grâce. La présence de Dieu-Trinité dans la vie humaine quotidienne, conjugale, familiale …
Notre émerveillement, en suivant la pensée de Hugues de St-Victor, un maître de St Thomas d’Aquin, est de saisir à quel point le mariage chrétien est porteur d’une triple sacramentalité, une triple rencontre transformatrice entre Dieu et le couple.
- La sacramentalité créationnelle
Tout couple dans le monde, qui s’engage pleinement dans le mariage, donne un écho divin du mariage inaugural selon le dessein de Dieu. La Génése présente la manière fondamentale dont Dieu célèbre le mariage : Dieu dit :
« il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie … » (Gn 2, 18).
La première parole de l’être humain sera une exclamation d’amour, comme une parole d’échange de consentements :
« voici, cette fois, l’os de mes os, et la chair de ma chair ! » …
« c’est pour cela que l’homme quittera son père et sa mère ; tout deux ne feront plus qu’un » (Gn 2, 23-24).
La liturgie du mariage est là, dans ces récits de la création : les époux entrent dans une communauté de vie et de projet, Dieu leur donne sa parole, sa bénédiction (Gn 1, 28) et une mission de fécondité, l’invitation à croitre et à multiplier (Gn 1, 28). Dès lors, selon un regard chrétien, tout couple faisant le choix décisif et public du mariage dans l’unité, la fidélité, l’indissolubilité et la fécondité, vit de quelque façon dans la bénédiction nuptiale de Dieu. Il vit selon la sacramentalité créationnelle du mariage.
- La sacramentalité de l’alliance de Dieu avec son peuple
Avec Moïse, un seuil est franchi. L’engagement du peuple est orienté par l’accueil de la loi divine. Elle donne de vivre dans la dynamique de Dieu qui a libéré son peuple de l’esclavage. L’engagement avec Dieu s’accomplit en écartant l’idolâtrie, convoitise, mensonge, meurtre, adultère …
(DT 5, 6-22)
[6] " C'est moi le SEIGNEUR ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude.
[7] Tu n'auras pas d'autres dieux face à moi.
[8] Tu ne te feras pas d'idole, rien qui ait la forme de ce qui se trouve au ciel là-haut, sur terre ici-bas ou dans les eaux sous la terre.
[9] Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux et tu ne les serviras pas, car c'est moi le SEIGNEUR ton Dieu, un Dieu jaloux, poursuivant la faute des pères chez les fils et sur trois et quatre générations s'ils me haïssent-
[10] mais prouvant sa fidélité à des milliers de générations-si elles m'aiment et gardent mes commandements.
[11] Tu ne prononceras pas à tort le nom du SEIGNEUR ton Dieu, car le SEIGNEUR n'acquitte pas celui qui prononce son nom à tort.
[12] Qu'on garde le jour du sabbat en le tenant pour sacré comme le SEIGNEUR ton Dieu te l'a ordonné.
[13] Tu travailleras six jours, faisant tout ton ouvrage,
[14] mais le septième jour, c'est le sabbat du SEIGNEUR ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton boeuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l'émigré que tu as dans tes villes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi.
[15] Tu te souviendras qu'au pays d'Égypte tu étais esclave, et que le SEIGNEUR ton Dieu t'a fait sortir de là d'une main forte et le bras étendu ; c'est pourquoi le SEIGNEUR ton Dieu t'a ordonné de pratiquer le jour du sabbat.
[16] Honore ton père et ta mère, comme le SEIGNEUR ton Dieu te l'a ordonné, afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux sur la terre que te donne le SEIGNEUR ton Dieu.
[17] Tu ne commettras pas de meurtre.
[18] Tu ne commettras pas d'adultère.
[19] Tu ne commettras pas de rapt.
[20] Tu ne témoigneras pas à tort contre ton prochain.
[21] Tu n'auras pas de visées sur la femme de ton prochain. Tu ne convoiteras ni la maison de ton prochain, ni ses champs, son serviteur, sa servante, son bœuf ou son âne, ni rien qui appartienne à ton prochain. "
[22] Ces paroles, le SEIGNEUR les a dites à toute votre assemblée sur la montagne, du milieu du feu, des nuages et de la nuit épaisse, avec une voix puissante, et il n'a rien ajouté ; il les a écrites sur deux tables de pierre, qu'il m'a données.
Dans le mariage, l’engagement évitera ces « esclavages » qui défigureraient l’amour conjugal et familial. Il visera la qualité de l’amour, l’estime et le service du conjoint et des proches. Le comportement du Dieu-Epoux révèle les dimensions de l’amour « pas évidentes » : Pardon, patience, miséricorde …
- La sacramentalité évangélique
Avec le Christ, l’engagement est plus radical encore. Jésus va « jusqu’au bout » de l’amour et du don de soi, de lui-même (Jn 13, 1).
Avant la fête de la Pâque, Jésus sachant que son heure était venue, l'heure de passer de ce monde au Père, lui, qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, les aima jusqu'à l'extrême.
Il scelle une alliance décisive. A sa suite, les époux s’aimeront, à travers croix et joie, bonheurs et épreuves, dans un don mutuel ultime. Comme le Christ, ils vivront le mystère Pascal, en passant par des formes de mort à une vie renouvelée. Selon les paroles de Jésus, les époux peuvent se dire : « ceci est mon corps livré pour toi, ceci est mon sang (toute mon énergie d’aimer et d’être aimé) versé pour toi et pour les autres (nos enfants et nos proches) en signe d’Alliance nouvelle et éternelle ». (cf Mt 26, 28).
« car ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, versé pour la multitude, pour le pardon des péchés. »
Le mariage dans « le Seigneur » (cf 1 Cor 7)
Venons-en à ce que vous m'avez écrit. Il est bon pour l'homme de s'abstenir de la femme.
[2] Toutefois, pour éviter tout dérèglement, que chaque homme ait sa femme et chaque femme son mari.
[3] Que le mari remplisse ses devoirs envers sa femme, et que la femme fasse de même envers son mari.
[4] Ce n'est pas la femme qui dispose de son corps, c'est son mari. De même ce n'est pas le mari qui dispose de son corps, c'est sa femme.
[5] Ne vous refusez pas l'un à l'autre, sauf d'un commun accord et temporairement, afin de vous consacrer à la prière ; puis retournez ensemble, de peur que votre incapacité à vous maîtriser ne donne à Satan l'occasion de vous tenter.
[6] En parlant ainsi, je vous fais une concession, je ne vous donne pas d'ordre.
[7] Je voudrais bien que tous les hommes soient comme moi ; mais chacun reçoit de Dieu un don particulier, l'un celui-ci, l'autre celui-là.
[8] Je dis donc aux célibataires et aux veuves qu'il est bon de rester ainsi, comme moi.
[9] Mais s'ils ne peuvent vivre dans la continence, qu'ils se marient ; car il vaut mieux se marier que brûler.
[10] A ceux qui sont mariés j'ordonne, non pas moi, mais le Seigneur : que la femme ne se sépare pas de son mari
[11] --si elle en est séparée, qu'elle ne se remarie pas ou qu'elle se réconcilie avec son mari--,et que le mari ne répudie pas sa femme.
[12] Aux autres je dis, c'est moi qui parle et non le Seigneur : si un frère a une femme non croyante et qu'elle consente à vivre avec lui, qu'il ne la répudie pas.
[13] Et si une femme a un mari non croyant et qu'il consente à vivre avec elle, qu'elle ne le répudie pas.
[14] Car le mari non croyant est sanctifié par sa femme, et la femme non croyante est sanctifiée par son mari. S'il en était autrement, vos enfants seraient impurs, alors qu'ils sont saints.
[15] Si le non-croyant veut se séparer, qu'il le fasse ! Le frère ou la soeur ne sont pas liés dans ce cas : c'est pour vivre en paix que Dieu vous a appelés.
[16] En effet, sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ?
[17] Par ailleurs, que chacun vive selon la condition que le Seigneur lui a donnée en partage, et dans laquelle il se trouvait quand Dieu l'a appelé. C'est ce que je prescris dans toutes les Eglises.
[18] L'un était-il circoncis lorsqu'il a été appelé ? Qu'il ne dissimule pas sa circoncision. L'autre était-il incirconcis ? Qu'il ne se fasse pas circoncire.
[19] La circoncision n'est rien et l'incirconcision n'est rien : le tout c'est d'observer les commandements de Dieu.
[20] Que chacun demeure dans la condition où il se trouvait quand il a été appelé.
[21] Etais-tu esclave quand tu as été appelé ? Ne t'en soucie pas ; au contraire, alors même que tu pourrais te libérer, mets plutôt à profit ta condition d'esclave.
[22] Car l'esclave qui a été appelé dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur. De même, celui qui a été appelé étant libre est un esclave du Christ.
[23] Quelqu'un a payé le prix de votre rachat : ne devenez pas esclaves des hommes.
[24] Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans la condition où il se trouvait quand il a été appelé.
[25] Au sujet des vierges, je n'ai pas d'ordre du Seigneur : c'est un avis que je donne, celui d'un homme qui, par la miséricorde du Seigneur, est digne de confiance.
[26] Je pense que c'est un avantage, à cause des angoisses présentes, oui, on a avantage à rester ainsi.
[27] Es-tu lié à une femme ? Ne cherche pas à rompre. N'es-tu pas lié à une femme ? Ne cherche pas de femme.
[28] Si cependant tu te maries, tu ne pèches pas ; et si une vierge se marie, elle ne pèche pas. Mais les gens mariés auront de lourdes épreuves à supporter et moi, je voudrais vous les épargner.
[29] Voici ce que je dis, frères : le temps est écourté. Désormais, que ceux qui ont une femme soient comme s'ils n'en avaient pas,
[30] ceux qui pleurent comme s'ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent comme s'ils ne se réjouissaient pas, ceux qui achètent comme s'ils ne possédaient pas,
[31] ceux qui tirent profit de ce monde comme s'ils n'en profitaient pas vraiment. Car la figure de ce monde passe.
[32] Je voudrais que vous soyez exempts de soucis. Celui qui n'est pas marié a souci des affaires du Seigneur : il cherche comment plaire au Seigneur.
[33] Mais celui qui est marié a souci des affaires du monde : il cherche comment plaire à sa femme,
[34] et il est partagé. De même, la femme sans mari et la jeune fille ont souci des affaires du Seigneur, afin d'être saintes de corps et d'esprit. Mais la femme mariée a souci des affaires du monde : elle cherche comment plaire à son mari.
[35] Je vous dis cela dans votre propre intérêt, non pour vous tendre un piège, mais pour que vous fassiez ce qui convient le mieux et que vous soyez attachés au Seigneur, sans partage.
[36] Si quelqu'un, débordant d'ardeur, pense qu'il ne pourra pas respecter sa fiancée et que les choses doivent suivre leur cours, qu'il fasse selon son idée. Il ne pèche pas : qu'ils se marient.
[37] Mais celui qui a pris dans son coeur une ferme résolution, hors de toute contrainte et qui, en pleine possession de sa volonté, a pris en son for intérieur la décision de respecter sa fiancée, celui-là fera bien.
[38] Ainsi celui qui épouse sa fiancée fait bien, et celui qui ne l'épouse pas fera encore mieux.
[39] La femme est liée à son mari aussi longtemps qu'il vit. Si le mari meurt, elle est libre d'épouser qui elle veut, mais un chrétien seulement.
[40] Cependant elle sera plus heureuse, à mon avis, si elle reste comme elle est : et je crois, moi aussi, avoir l'Esprit de Dieu.
Est ainsi animé par une triple ligne de force de Dieu :
- La bénédiction Divine,
- Les valeurs de l’Alliance avec Moïse,
- Et l‘Alliance par excellence en Christ sauveur.
A ce triple niveau, l’Esprit Saint du Père agit au cœur du cheminement du couple : souffle d’amour mutuel, de droiture, de don de soi toujours purifié et approfondi.
Né de l'amour créateur de Dieu, le mariage trouve sa loi fondamentale et sa valeur morale à la fois :
- Dans l'amour réciproque et authentique, par lequel chacun des conjoints s'engage entièrement à aider l'autre,
- Et, dans le désir commun d'interpréter fidèlement l'amour de Dieu créateur et père, en engendrant des vies nouvelles.
Pour chaque couple qui s'avance vers l'autel afin de devenir ministre du sacrement de mariage, l'Eglise invoque l'Esprit Saint, afin que par sa force sanctifiante il puisse opérer un échange nuptial du cœur :
"je me donne à toi pour toujours".
Quand ils se donnent l'un à l'autre, ils consacrent à Dieu leurs âmes et leurs corps, afin qu'à partir de leur union se développe une communauté familiale complète qui soit une communauté d'amour et de vie.
Progressivement la maison familiale deviendra la résidence mutuelle des cœurs humains.
Ainsi saint Paul dans l'épître aux Ephésiens parle de l'union du mari et de la femme en disant :
"Ce mystère est de grande portée, je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Eglise. (Ep 5, 32)
L'amour du mari et de la femme trouve son modèle dans l'amour du Christ pour son Eglise et reflète cet amour dans le monde.
L'Esprit Saint que chacun a reçu au baptême et à la confirmation fait en sorte que les époux soient capables de s'aimer l'un l'autre d'un amour réciproque total.
Le consentement mutuel que se prêtent un homme et une femme, lorsqu'ils veulent contracter le mariage chrétien, n'est pas seulement l'expression d'un sentiment très humain et d'un pacte d'amour qui engage pour la vie.
Pour deux chrétiens, se marier représente avant tout un acte de foi qui consiste à faire entrer leur affection humaine dans l'ordre surnaturel, à confier leur amour à Dieu afin que Dieu lui-même en prenne soin en lui garantissant sa grâce, et sa bénédiction.
En fait, ce ne sont pas tellement les époux qui s'unissent, c'est plutôt le Père céleste qui les unit, et leur devoir principal sera de ne pas briser cette union. Ils y réussiront dans la mesure où ils se souviendront que Dieu est garant de leur union, et, par conséquent, dans les moments difficiles, c'est à lui qu'ils recourront dans une confiance totale et illimitée. ( Extrait du Message d'amour de Jean Paul II)
Le mariage est un événement important pour les fiancés, leurs familles et pour l'église.
Se marier, c'est un acte de foi en l'autre et en Dieu.
Le mariage, c'est canon.
Beaucoup considèrent que l'Eglise n'est pas légitime à s'exprimer sur le mariage civil. Si certains fondent cette position sur une laïcité "dure », d’autres ne font que rendre compte du contraste entre un mépris - voire une hostilité - q'ils perçoivent habituellement dans le regard de l'Eglise sur le mariage civil et l'intérêt subit qu'elle lui aurait accordé ces derniers mois.
Pour dépasser ce paradoxe apparent, il va nous falloir creuser un peu plus ce qu'est le mariage
civilreligieuxtout court, et la vision qu'en a l'Eglise. On pourrait aborder la question sous l'angle théologique ou anthropologique, et en commenter les fruits et la dynamique interne. Ceux qui s'y sont essayés ont produit des choses intéressantes, mais nous souhaitons répondre ici à unequestion très pratique :Qu’est-ce qui constitue un mariage ?
Cette question, l'Eglise se la pose concrètement lorsqu'elle doit discerner si des personnes qui souhaitent se marier l'ont déjà été ou non. Cette question est plus qu'administrative, c'est une question de justice : c'est ainsi que la réponse se trouve dans le code de droit canonique. Je voudrais tenter ici de vous en donner un aperçu.
Propos liminaires
Pour bien comprendre ce qui suit, il faut :
- Vous ôter de l'esprit une bonne fois pour toutes l'idée selon laquelle il y aurait deux mariages : l'un civil, l'autre religieux. C'est faux et archi-faux. Soit on est marié, soit on ne l'est pas, c'est aussi simple que cela. Il y a une célébration civile du mariage ou une célébration religieuse du mariage. Mais c'est du même mariage qu'il s'agit. Ne pas confondre le mariage avec son mode de célébration.
L'expression «mariage religieux» ou «mariage chrétien» est ainsi malheureuse, car elle laisse entendre qu'il existerait un «mariage païen» ou «mariage laïc» de nature distincte, un «mariage à l'église» différent du «mariage à la mairie».
- voir que ce mariage est naturel, c'est-à-dire qu'il appartient d'abord à l'ordre de la création : c'est-à-dire qu'il est profondément conforme à la nature de l'homme et de la femme, et qu'il n'est point besoin de croire en un quelconque surnaturel pour se marier et vivre pleinement un mariage.
Il est conforme à la volonté du Créateur : du seul fait de se marier (pleinement) humainement, les époux (même non croyants) accomplissent leur vocation.
`- comprendre que, pour deux baptisés (dans la mort et la résurrection du Christ), ce mariage naturel prend une dimension sacramentelle : c'est-à-dire que leur mariage devient pour les époux signe du don qui unit le Christ à l'Eglise, un don total de soi, un parfait renoncement à soi-même pour l'autre, et de la rédemption qu'engendre ce don.
De manière pratique, retenons seulement qu'un mariage sacramentel est un mariage (naturel) entre deux baptisés. Et que la qualité sacramentelle du mariage n'a rien à voir avec la manière dont il a été conclu.Ainsi, un évangélique et une luthérienne ont beau n'avoir jamais vu de prêtre catholique de leur vie ; peut-être même ne croient-ils pas en la sacramentalité du mariage. Qu'importe : s'ils sont mariés, en tant que baptisés, leur mariage est sacramentel.
On entend parfois également certains dire d'un couple où l'une des parties est baptisé, l'autre non, que le mariage est "sacramentel pour elle et non pour lui". Cela n'a, à mon sens, strictement aucun sens.Petite parenthèse :
Jean-Paul II établit un pont entre 2. et 3. en parlant du mariage comme sacrement de la création, la rédemption (à laquelle renvoie la sacramentalité du mariage) n'étant finalement que le plein déploiement des promesses déjà contenues dans la création.
Vous comprenez maintenant pourquoi l'Eglise s'intéresse au mariage, même contracté civilement.
Cet étrange objet qu'est le mariage
Le mariage a quelque chose d'un contrat, car un aspect essentiel tient au consentement des personnes : c'est un acte vraiment humain (dans lequel la personne s'engage avec tout ce qui fait son humanité. Mais c'est aussi une institution : les termes du contrat sont prédéfinis (par le Créateur). Enfin, il s’agit de créer une profonde alliance, une alliance spirituelle entre les époux, image de l’alliance de Dieu et des hommes :
Gaudium et Spes, 48 : La communauté profonde de vie et d'amour que forme le couple a été fondée et dotée de ses lois propres par le Créateur; elle est établie sur l'alliance des conjoints, c'est-à-dire sur leurconsentement personnel irrévocable.
Une institution que la loi divine confirme, naît ainsi, au regard même de la société, de l'acte humain par lequel les époux se donnent et se reçoivent mutuellement. En vue du bien des époux, des enfants et aussi de la société, ce lien sacré échappe à la fantaisie de l'homme. Car Dieu lui-même est l'auteur du mariage qui possède en propre des valeurs et des fins diverses (1): tout cela est d'une extrême importance pour la continuité du genre humain, pour le progrès personnel et le sort éternel de chacun des membres de la famille, pour la dignité, la stabilité, la paix et la prospérité de la famille et de la société humaine tout entière. Et c'est par sa nature même que l'institution du mariage et l'amour conjugal sont ordonnés à la procréation et à l'éducation qui, tel un sommet, en constituent le couronnement. Ainsi l'homme et la femme qui, par l'alliance conjugale " ne sont plus deux, mais une seule chair " (Mt. 19, 6), s'aident et se soutiennent mutuellement par l'union intime de leurs personnes et de leurs activités; ils prennent ainsi conscience de leur unité et l'approfondissent sans cesse davantage. Cette union intime, don réciproque de deux personnes, non moins que le bien des enfants, exigent l'entière fidélité des époux et requièrent leur indissoluble unité
Le droit canonique le décrit ainsi :
Canon 1055
§ 1. L’alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonné par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants, a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement.
§ 2. C’est pourquoi, entre baptisés, il ne peut exister de contrat matrimonial valide qui ne soit, par le fait même, un sacrement.
Le mariage (qui, faut-il le rappeler, unit un homme et une femme) a quelques éléments essentiels (qui existent même pour un mariage naturel) :
- L'Unicité : c'est l'intention de se donner à l'autre de manière exclusive (la fidélité)
- L'Indissolubilité : c'est l'intention de durer toute la vie (faire une alliance)
- L'ouverture à la fécondité
Comment conclut-on un mariage ?
Voici ce qu'en dit le droit canonique :
Canon 1057
§ 1. C’est le consentement des parties légitimement manifesté entre personnes juridiquement capables qui fait le mariage ; ce consentement ne peut être suppléé par aucune puissance humaine.
§ 2. Le consentement matrimonial est l’acte de la volonté par lequel un homme et une femme se donnent et se reçoivent mutuellement par une alliance irrévocable pour constituer le mariage.
Il faut donc trois éléments pour faire un mariage :- le consentement des parties
- que ce consentement soit légitimement manifesté
- que les personnes en soient juridiquement capables
Pour évaluer canoniquement un mariage, on vérifiera donc :- Que le consentement a été légitimement manifesté (par ex. devant témoins ou encore à l'église catholique si l'une des deux parties au moins est catholique)
- La capacité juridique des parties à contracter (le droit canonique liste 12 empêchements dirimants, par ex. le fait d'être frère et soeur)
- Que rien n'a vicié le consentement (le droit canonique liste 10 vices du consentement, par ex. mariage choisi pour échapper à une violence)
Vous avez maintenant les principaux éléments concernant le point de vue juridique de l'Eglise sur le mariage. Le mariage étant une institution naturelle (qui existe avant les Etats ou les régimes politiques), cette réalité n'est pas malléable à loisir au gré des envies du législateur (celui-ci gardant toutefois toute liberté pour créer les constructions juridiques qu'il souhaite et leur donner des effets civils).
L'analogie du Mariage
Dieu vous nous "épouser"
La Bible utilise nombre de métaphores pour décrire la relation de Dieu avec l'humanité : le Père et ses enfants, le maître et ses serviteurs, le berger et son troupeau, la vigneron et la vigne, etc. L'une d'entre elle trouve toutefois une résonnance particulière : celle de la relation amoureuse, du Fiancé et de la Fiancée, celle de l'Époux et de l'Épouse.
Les Écritures tout entières racontent en effet l'histoire d'un mariage : elle s’ouvre sur la création de l’homme et de la femme et sur leur appel à être 'une chair'. Dans l'Ancien Testament, les prophètes parlent de l'amour de Dieu comme celui du mari pour sa femme. Le Cantique des Cantiques, poème érotique situé exactement au milieu de la Bible, a donné à de nombreux mystiques les mots pour décrire leur relation au Christ. Le Christ incarne réellement dans les Évangiles l'amour divin, devenant 'une chair' avec l'humanité et donnant son corps. Enfin, la Bible s’achève sur la vision des " noces de l’Agneau " (Ap 19, 7. 9).
Observons que les premiers mots prononcés dans la bible sont ceux d'Adam s'émerveillant à la vue de sa fiancée nue : "Cette fois-ci, la voilà !" (Gn 2,23).
Les derniers mots sont ceux de la Fiancée désirant le don de son Fiancé : "L'Esprit et l'Épouse disent : « Viens ! » Viens Seigneur Jésus !" (Ap 22,17-20).
En respectant notre liberté, le Fiancé céleste s'offre et attend notre fiat, notre "oui" libre à son invitation. Ce don de soi n'est pas une spéculation conceptuelle, elle est juste ici, inscrite dans nos corps !
Où le mariage avec le Christ sera t-il consommé ? Dans le Royaume des Cieux, mais il est déjà accessible aujourd'hui, sacramentellement, dans l'Eucharistie. Jean-Paul II développe :
Nous nous trouvons au centre même du mystère pascal qui révèle pleinement l'amour sponsal de Dieu. Le Christ est l'Epoux parce qu’«il s'est livré lui-même» [...] C'est ainsi qu'il «aima jusqu'à la fin» (Jn 13, 1).
L'Eucharistie est le sacrement [...] de l'Epoux, de l'Epouse. [...] Tout cela est dit dans la Lettre aux Ephésiens. Dans le «grand mystère» du Christ et de l'Eglise se trouve introduite l'éternelle «unité des deux» constituée dès le «commencement» entre l'homme et la femme. [...] le Christ, en instituant l'Eucharistie [...] voulait de cette façon exprimer la relation entre l'homme et la femme, entre ce qui est «féminin» et ce qui est «masculin», voulue par Dieu tant dans le mystère de la Création que dans celui de la Rédemption.
Méditons un instant sur cette réflexion : selon Jean-Paul II, l'Eucharistie nous révèle le sens profond de notre sexualité. Dans l'Eucharistie, le Christ se révèle aux hommes et faire résonner clairement son appel ; réciproquement, une fois nos distorsions dues au péché enlevées, c'est dans la sexualité que nous découvrons et que nous est signifié le sens de l'Eucharistie.
Le lien se trouve dans cette parole du Christ, que chacun, mais plus encore les couples, est appelé à méditer et vivre : "ceci est mon corps, livré/donné pour vous/toi".
Cette 'analogie sponsale n'est pas une coïncidence. Lorsque Dieu établit une alliance avec les hommes, l'union des époux en est un signe privilégié, que ce soit avec Adam, Noé, Abraham, Jacob ou Moïse
Cette alliance est alors signifiée dans la chair par la circoncision :
Vous vous circoncirez ; et ce sera un signe d'alliance entre moi et vous.On devra circoncire celui qui est né dans la maison et celui qui est acquis à prix d’argent ; et mon alliance sera dans votre chair une alliance perpétuelle.
Comment une telle marque physique peut-elle être signe de l'amour d'alliance de Dieu ? Les experts en histoire juives auront sans doute des explications variées (suivant les tribus etc.) mais considérons quelques faits simples : qui serait témoin le plus souvent de ce signe et dans quelle circonstance ? A chaque fois que des descendants d'Abraham vivent dans l'union sexuelle la réalité du don de leur personne dans le mariage, la circoncision leur rappelle la promesse divine d'un amour fécond.
L'Eglise voit dans ce signe de l'ancienne alliance la préfiguration de la nouvelle alliance (du don total, sincère, fidèle et fécond du corps du Christ). Dans le Christ mis à nu et son corps donné pour nous, l'alliance promise à Abraham est accomplie ; la fécondité promise par le signe de la circoncision est accomplie dans le sacrifice eucharistique : "Femme, voici ton fils" (Jn 19,26).
Entrer dans une bonne compréhension de l'analogie sponsale
Angelo Cardinal Scola nous met en garde contre deux dangers qui nous guettent face à une telle analogie :
- Une interprétation maximaliste déforme notre vision de Dieu en l'identifiant à l'homme (anthropomorphisme), voire en lui attribuant une sexualité. Cette interprétation (qui nous conduit droit à l'hérésie) conduit à considérer que les catégories liées à la nuptialité sont les seules à éclairer le mystère de Dieu.
Le mystère de Dieu est transcendant et ne se limite pas à cette analogie : la Trinité n'est d'ailleurs pas décrite comme Père-Mère-Fils mais comme Père-Fils-Esprit.
- Une interprétation minimaliste, souvent motivée par un refus du corps, conduit à ramener cette analogie au niveau de la parabole, en l'assimilant par exemple au niveau de l'image du berger et de ses brebis. L'analogie est imparfaite - comme toute analogie - mais Jean-Paul II affirme que c'est la moins imparfaite.
Comprendre la valeur propre à cette analogie sponsale
La valeur particulière de cette analogie est liée au fait qu'elle seule souligne le fait que Dieu veut faire don total de Lui-même. Jean-Paul II veut clarifier ce point en le disant littéralement :
C'est ce qu'est le corps : un témoin du don fondamental qu'est la création, et ainsi un témoin de l'Amour qui en est à l'origine. La masculinité et la féminité, c'est à dire la sexualité, est le signe originel de don créatif [de Dieu]. C'est dans ce sens que la sexualité entre dans la Théologie du Corps.
Cette analogie présente trois grandes dimensions :
- Tout d'abord, la complémentarité dans la différence sexuelle et l'altérité, qui
- Seconde dimension - nous appelle à la communion par le don de nous-mêmes, communion qui
- Et c'est la troisième dimension - est source de fécondité.
Ces trois dimensions - complémentarité, don mutuel de soi, fécondité - se trouvent dans tout amour. "Toute forme d'amour sera toujours marquée de cette caractéristique masculine ou féminine"
On peut être tenté de croire que, si Saint-Paul dit que ce mystère est en lien avec le Christ et l'Eglise, seule l'institution serait concernée : Jean-Paul II corrige, en nous rappelant que l'Église n'est corps du Christ que par la communion de chaque homme et chaque femme avec le Christ. Ainsi nous sommes chacun concernés par cette analogie : notre sexualité a vocation à être signe de l'amour de Dieu :
On ne peut donc comprendre l'Eglise comme Corps mystique du Christ, comme signe de l'Alliance de l'homme avec Dieu dans le Christ, comme sacrement universel du salut, sans se référer au « grand mystère », en rapport avec la création de l'homme, homme et femme, et avec la vocation des deux à l'amour conjugal, à la paternité et à la maternité. Le « grand mystère », qui est l'Eglise et l'humanité dans le Christ, n'existe pas sans le « grand mystère » qui s'exprime dans le fait d'être « une seule chair » (cf. Gn 2, 24 ; Ep 5, 31-32), c'est-à- dire dans la réalité du mariage et de la famille.
L'influence de Saint Jean de la Croix
Le carmélite espagnol, nommé Docteur de l'Église lorsque Karol Wojtila avait 6 ans, croyait que le christianisme était par nature une "demande en mariage spirituel" de Dieu. Ce mariage implique, selon Saint Jean de la Croix :
Une transformation totale dans le Bien-aimé : les deux parties s'y livrent l'une à l'autre en totale possession l'une de l'autre, avec une certaine consommation de l'union d'amour, qui fait l'âme divine et Dieu par participation.. Cet état est le plus haut qu'on puisse atteindre en cette vie. [Comme dans la consommation charnelle où les deux ne font plus qu'un,] une fois le mariage spirituel consommé entre Dieu et l'âme, il y a deux natures fondues dans un même esprit et un même amour...
Le saint continue en affirmant qu'ultimement, le plan de Dieu est que chacun puisse dire à la suite du Christ "tout ce qui est à moi est à toi et tout ce qui est à toi est à moi". Ici se joue le lien entre l'image des Époux et l'image du Père et du Fils.
Cette participation à l'échange intime de la Trinité n'est pas un concept théologique, mais une réalité à vivre. Et nul besoin d'être théologien pour cela, nous dit Jean-Paul II :
Cette connaissance intime et 'savoureuse' que nous appelons experience de Dieu [...] va beaucoup plus loin que la réflexion théologique ou philosophique. Et beaucoup d'âmes simples et modestes la reçoivent de Dieu par l'action de l'Esprit.
Heureux les simples d'esprit ! Ils peuvent vivre cette réalité du don de l'amour sans s'encombrer de théologie, et être touchés directement dans leur coeur. Le Catéchisme le dit:
Le cœur est la demeure où je suis, où j’habite (selon l’expression sémitique ou biblique : où je " descends "). Il est notre centre caché, insaisissable par notre raison et par autrui ; seul l’Esprit de Dieu peut le sonder et le connaître.
L'étude de la Théologie du Corps n'est pas une question de connaissances, mais d'expérience. Il ne s'agit pas de nous in-former mais de nous trans-former. Cette découverte se fait à genoux, dans la prière et l'abandon : il ne s'agit pas d'une expérience réservée à une élite, mais du développement normal d'une vie surnaturelle de foi et d'amour. Citons encore Jean-Paul II :
Le fait que l'on enregistre aujourd'hui, dans le monde, malgré les vastes processus de sécularisation, une exigence diffuse de spiritualité, qui s'exprime justement en grande partie dans un besoin renouvelé de prière, n'est-il pas un « signe des temps »? [...]
La grande tradition mystique de l'Église, en Orient comme en Occident, [...] montre comment la prière peut progresser, comme un véritable dialogue d'amour, au point de rendre la personne humaine totalement possédée par le Bien-Aimé divin, vibrant au contact de l'Esprit, filialement abandonnée dans le cœur du Père. On fait alors l'expérience vivante de la promesse du Christ: « Celui qui m'aime sera aimé de mon Père; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui » (Jn 14,21).
Il s'agit d'un chemin totalement soutenu par la grâce, qui requiert toutefois un fort engagement spirituel et qui connaît aussi de douloureuses purifications (la « nuit obscure »), mais qui conduit, sous diverses formes possibles, à la joie indicible vécue par les mystiques comme « union sponsale ». Comment oublier ici, parmi tant de témoignages lumineux, la doctrine de saint Jean de la Croix et de sainte Thérèse d'Avila?- Familiaris consortio
- Amoris laetitia
- Mariage et doctrine de l’Eglise.
MODULE IV : LA CÉRÉMONIE
La messe et sa compréhension
La messe est une cérémonie chrétienne au cours de laquelle le ou les prêtres officiants célèbrent le sacrifice de l’eucharistie, actualisation de l'unique sacrifice rédempteur de Jésus-Christ. Elle constitue le point culminant de la liturgie chrétienne.
La messe peut être célébrée chaque jour par chaque prêtre, à l'exception du Vendredi saint, mais aussi à l'occasion d'autres sacrements (baptême, mariage, confirmation, ordination), de sacramentaux (enterrement, couronnement), et d'événements solennels de la vie de l'Église universelle (concile, conclave) ou locale (installation d'un nouveau curé).
La messe est le point culminant de la liturgie chrétienne. La théologie catholique désigne l'eucharistie comme source et sommet de la vie chrétienne. Elle s'ordonne suivant l'un des rites institués par les différentes confessions : les rites romain, byzantin, arménien, luthérien, anglican ...
Dans les traditions catholique et protestante, la musique occupe souvent une place importante dans la liturgie. Le terme de « messe » désigne donc par extension une composition formée par l'ensemble des chants et intermèdes musicaux qui suivent le déroulement d'une célébration. En ce sens, il s'agit d'un genre musical attaché à la musique religieuse. De nombreux compositeurs ont créé des « messes », que ce soit pour les célébrations habituelles ou pour des événements exceptionnels (couronnement, mariage, anniversaire, enterrement, etc.)
La Messe tire son nom du mot latin "missa", envoi, qui signifie, à la fin de la messe, l’envoi en mission des chrétiens.
- Importance de la messe
La résurrection du Christ, événement qui fonde la foi chrétienne, est commémorée avec la plus grande solennité lors des messes de Pâques. Des messes sont également célébrées chaque jour (à l'exception du Vendredi saint, pour lequel l'office n'est pas une messe), mais plus particulièrement chaque dimanche, « jour du Seigneur ».
Les fins poursuivies sont :
- rendre à Dieu l’honneur qui lui est dû (la messe est une forme d'adoration) ;
- le remercier de ses bienfaits (c'est le sens de eucharistie : action de grâce) ;
- implorer le pardon des péchés, y compris pour les défunts (la messe comporte des prières pour les âmes du purgatoire) ;
- obtenir toutes les grâces nécessaires, c'est-à-dire le soutien de Dieu dans la recherche d'une sainteté de vie ;
- proclamer sa foi...
Dans le catholicisme, deux des commandements de l'Église concernent des obligations des fidèles vis-à-vis de la messe et de la réception du sacrement de l'Eucharistie : le premier leur demande de « sanctifier » le dimanche ainsi que les principales fêtes liturgiques avant tout en participant à la messe qui rassemble la communauté chrétienne, et en s'abstenant de travailler. Le troisième commandement stipule que « Tout fidèle est tenu par l’obligation de recevoir la Sainte Communion au moins chaque année à Pâques ». En effet la messe est le rassemblement du peuple de Dieu convoqué par son Seigneur (« Vous ferez ceci en mémoire de moi ») pour venir lui rendre un « culte parfait ».
Commençons par le début : c’est le mot grec « eucharistie » qui désigne notre sacrement. Un mot tout simple d’ailleurs puisqu’il veut dire : « merci » ! De nos jours encore, en Grèce, on entend ce mot prononcé dans la rue, dans les conversations courantes. Pour un service rendu, on dit « eucharisto poli » (merci beaucoup). Il n’est certainement pas inutile de rappeler que célébrer la messe, c’est d’abord et avant tout dire merci. C’est une action de grâce ! « Vraiment il est juste et bon de te rendre grâce... ». En partant à l’église le dimanche, il est bon de se demander : de quoi puis-je rendre grâce à Dieu ? Comment vais-je unir ma prière à la grande prière du Christ qui s’écrie « Père, je te rends grâce ? » (cfJn 11,41) . L’apôtre Paul écrit aux Ephésiens : « chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur, remerciant (eucharistiant) Dieu le Père en tout temps et à tout propos au nom de notre Seigneur Jésus Christ » (Eph 5,19-20). N’avons-nous pas à rendre notre vie plus eucharistique ? Prenons modèle sur la Vierge Marie qui chante son Magnificat et qui est vraiment, selon l’expression du pape Jean Paul II : la femme eucharistique.
C’est certainement le motif le plus profond que nous avons de venir à la messe. Nous venons comme le lépreux de l’évangile (Luc 17) remercier le Seigneur. Déjà Origène au 3ème siècle s’exprimait ainsi : « nous célébrons l’eucharistie car nous ne sommes pas des ingrats ».
- Déroulement de la messe :
Retrouvons les grandes étapes de la messe à partir du récit des pèlerins d’Emmaüs Luc 24.
- Les différentes parties :
- Accueil :
Le Christ intervient sur la route des disciples. Il a l’initiative de la rencontre avec eux. Ils se mêle à la vie des disciples et à leur histoire.
Nous nous rassemblons à l’invitation du Christ qui nous dit : « faites cela en mémoire de moi… ». Notre vie chrétienne est une expérience d’accueil de la vie même du Christ donnée aux hommes.
Procession d’entrée : Le peuple de Dieu se rassemble dans la joie et la même foi pour célébrer l’Eucharistie.
Chant d’entrée : Entrée dans la célébration de la messe : nous sommes « une seule voix »
- Nous nous mettons en présence de Dieu : Au Nom du Père …
- Rite pénitentiel :
Sur la route d’Emmaüs, Jésus est attentif à la peine des disciples.
La vie chrétienne est expérience du partage des espoirs et des souffrances des hommes à la suite de Jésus-Christ.
Confiteor (Je confesse à Dieu) : Confessions des péchés ; demander pardon à Dieu et accueillir son Amour.
Kyrie (Seigneur, prend pitié) : On demande à Dieu sa miséricorde.
Gloria (Gloire à Dieu) : Tout l’univers créé par Dieu chante sa gloire et ses louanges.
Collecte (Prière d’ouverture) : Elle varie suivant le dimanche ou la fête.
- Liturgie de la Parole :
Jésus relit les évènements le concernant à la lumière des Ecritures. Il montre aux disciples comment sa personne et l’événement de sa mort et de sa résurrection accomplit l’histoire du Salut
Nous renouvelons cette écoute attentive de la Parole de Dieu ; le prêtre, dans
son homélie, nous en explique plus particulièrement le sens.
Première lecture : Nous écoutons la Parole de Dieu
- Nous répondons à la Parole de Dieu que nous venons d’entendre
Deuxième lecture : Nous écoutons la Parole de Dieu
- Nous voulons louer le Seigneur pour sa Parole de Vie
- Prenons modèle sur la vie de Jésus
Jésus répond à l’invitation des disciples. Il reste auprès d’eux
Lorsque nous professons notre Foi commune, nous sommes unis d’une manière toute particulière à Dieu. C’est notre réponse personnelle à la présence du Christ.
Credo (Je crois en Dieu) : Profession de foi commune (nous sommes rassemblés dans cette foi !)
Prière Universelle : Prière du peuple s’adressant à Dieu pour les intentions de la communauté, de l’Eglise et du monde.
- Liturgie Eucharistique :
Jésus se fait reconnaître par la fraction du pain mémorial du don de sa vie.
Le prêtre consacre le pain et le vin pour qu’ils deviennent Corps et Sang du Seigneur Jésus. Nous communions à la vie de Dieu qu’il nous donne dans le sacrement de l’Eucharistie.
- Nous apportons le pain et le vin comme offrande
Dialogue initial : Nous tournons nos cœurs vers Dieu pour lui rendre grâce
- Elle varie suivant le dimanche ou la fête
Sanctus (Saint le Seigneur) : Avec les anges, nous chantons Dieu trois fois Saint ; sa gloire remplit le ciel et la terre
Prière Eucharistique : Le prêtre accomplit le sacrifice eucharistique : pain et vin deviennent Corps et Sang de Jésus (Transsubstantiation).
Doxologie Conclusive : Sommet de la messe : nous disons notre ‘oui’ à la merveille de la présence de Dieu : « Amen ! »
- Rite de la Communion .
- Nous reprenons pour prier les mots même que Jésus a enseigné à ses disciples
Agnus Dei (Agneau de Dieu) : Jésus nous sauve du péché dans son Amour
- Nous sommes unis à Jésus en communion à son Corps (Que ta chair soit ma chair, que ton sang coule dans mes veines et que ton amour inonde mon cœur Seigneur, parce que je t’aime)
- Envoi :
Jésus disparaît aux yeux des disciples qui s’en vont témoigner de ce qui s’est passé.
La vie chrétienne se nourrit de l’Eucharistie qui nous invite à annoncer, nous aussi, la Bonne Nouvelle du Salutacquis en Jésus-Christ.
Bénédiction : Le Seigneur nous donne sa bénédiction pour fortifier notre route vers Lui
Procession de sortie : Le peuple rassemblé est envoyé par Dieu pour témoigner
- La célébration de la messe et la place du sacrement de mariage
Pour la célébration du mariage à proprement parler, le rituel dispose que le mariage sera célébré ordinairement au cours de la messe et peut même se faire au cours de l’assemblée dominicale. Mais cela s’entend plus du mariage entre baptisés. Toutefois, le mariage peut être célébré sans Eucharistie. Pour des raisons pastorales il est même parfois souhaitable de célébrer le mariage en dehors de la messe.
Il y a le cas par exemple des mariages avec disparité de culte parce que l’un des conjoints ne communie pas ou même qu’il refuse catégoriquement la messe, le mariage sera bel et bien célébré à l’église mais peut ne pas l’être au cours de la messe. D’ordinaire les mariages mixtes sont appelés à être célébrés en dehors de la messe.
Il faut en effet distinguer la célébration à proprement dite du mariage et sa célébration liturgique. Certes la messe profite à tous ceux qui viennent à la célébration, mais il ne faut pas oublier qu’elle est célébrée avant tout à l’intention des mariés. Elle convient mieux si les futurs mariés sont tous les deux baptisés et s’ils communient.
Dans tous les cas, si la messe n’est pas célébrée le jour du mariage pour telle ou telle raison, elle peut l’être les jours suivants pour la partie catholique, ses parents et amis. En effet, la messe de mariage n’est pas une question de parade ou d’apparat. Elle doit avoir beaucoup d’importance pour les futurs conjoints qui, en communiant au même Corps et en buvant à la même coupe du Sang du Christ, expriment leur désir de vivre selon l’Alliance que constitue l’Eucharistie.
Les grandes lignes de la célébration du mariage à l'église
Le lien matrimonial est scellé essentiellement par le consentement mutuel des conjoints. Il est ensuite vécu par le couple dans une communauté de vie et d’amour. C’est pourquoi l’Eglise catholique conçoit que ce sont les conjoints eux-mêmes qui sont les ministres du sacrement de mariage. Ce sont eux qui se le donnent. Pour autant ils n'en sont pas propriétaires, ce qui veut dire qu’ils ne peuvent pas en disposer comme ils l’entendent. En effet, une fois accompli, le sacrement devient un bien commun de l’Eglise en tant que gardienne et dispensatrice des grâces divines.
Pendant toute la durée de la célébration, les témoins qui seront mentionnés dans le registre doivent être effectivement présents et non représentés.
Le mariage étant vécu sous le signe de l’Alliance, sa célébration doit rendre visible cette préoccupation de l’homme d’être sous l’action de la grâce de Dieu et de son Esprit. En effet dans le mariage c’est surtout Dieu qui agit sur les époux.
Dieu accueille les futurs époux
Les fiancés sont en principe accueillis à la porte de l’église dans laquelle le prêtre ou le diacre représentant officiellement l’Eglise, les invite à entrer. Au travers de la personne du prêtre ou du diacre, c’est Dieu qui accueille les futurs mariés et avec eux leurs familles et amis.
Dieu parle aux futurs époux
Au centre de la liturgie ou de toute célébration, il y a la Parole de Dieu. C’est Dieu qui, à travers elle, convoque et rassemble son Peuple. Des extraits de passage de la bible sont proposés : une première lecture est choisie soit dans l’Ancien Testament, ou soit dans le Nouveau, parmi des lettres d’apôtres, notamment ceux de saint Paul. Le psaume, choisie minutieusement car il annonce la réponse du couple à la parole de Dieu de la première lecture. L’Evangile, qui est tirée de l’un des quatre Evangiles. Ces passages, à l’adresse des fiancés et de l’assemblée, ont pour sens l’expression de l’amour de Dieu pour les hommes. Ils révèlent le sens de la vocation des époux dans le mariage chrétien.
Dieu unit les futurs époux dans le mariage
- L’Échange des consentements
Cette partie qui fait suite à la parole de Dieu, notamment, à l’évangile que le prêtre aura éclairé le sens au travers de l’homélie, va comprendre essentiellement l’échange du consentement.
L’échange de consentement entre les époux est l’élément indispensable qui fait le mariage. C’est également l’acceptation des exigences et des conditions de la vie conjugale étant entendu qu’elle est vécue en toute conscience dans le respect de chacun.
Ce consentement, si l’on veut qu’il soit valide doit être donné par les parties elles-mêmes, librement, c’est-à-dire sans aucune contrainte ni physique ni morale. Le consentement comme engagement des époux n’est pas donné seulement entre eux et devant les familles et les amis, mais un engagement pris devant Dieu et devant l’Eglise.
Préparé par un bref dialogue entre le ministre et les fiancés, ceux-ci exprimeront leurs volontés de s’engager en accord avec les conditions du mariage données par l’Eglise : liberté de choix, volonté d’observer la fidélité pour toujours et disponibilité à observer leur responsabilité d’époux et de parents ; l’échange de consentement est conclu par cette parole du ministre aux mariés : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ».
- Confirmation du mariage
S'il ne l'a pas fait avant, le prêtre invite les époux à se donner la main droite et confirme l'union : - Désormais, vous êtes unis par Dieu dans le mariage. Il invite alors les époux à se recueillir quelques instants : - Recueillez-vous en pensant à ce que Dieu a fait pour vous. Suit un moment de prière, puis, si vous le souhaitez, un chant de " Merci " à Dieu, accompagné ou non d'un morceau de musique.
- Action de grâce
Le prêtre invite à l'action de grâce, en disant, par exemple : Avec vos témoins, vos familles, vos amis, tous ensemble, rendons grâce à Dieu. Suit un chant de louange ou une acclamation.
- L’échange des alliances
Il s’ensuit le don mutuel des alliances préalablement bénies par le prêtre.
Comme le disent les paroles qui accompagnent la remise des alliances, l’alliance est le signe de l’amour que se portent les époux et de la fidélité qu’ils se promettent. Elle exprime pour chacun des époux le « OUI » qu’il vient de se donner par consentement. Portée au doigt, et généralement à l’annulaire de la main gauche, elle est un rappel constant et visible de l’engagement pris par chacun des époux.
Certains peuvent se demander pourquoi porte-t-on l’anneau de mariage à l’annulaire de la main gauche. Cela dépendrait des pays et des régions. Il semble qu’en France l’anneau se portait dans un premier temps à la main droite et à cause des travaux manuels et vraisemblablement en raison de l’usage fréquent que l’on fait de la main droite ce qui provoquerait plus rapidement sa détérioration on en est venu à changer de main.
Une autre source révèle que c’était seulement la femme qui portait l’anneau et ce jusqu'au milieu du 19ème siècle où se sont les deux conjoints qui le portent désormais. Pourquoi la main gauche ? Parce que dans certaines cultures occidentales, on estime que la main gauche et notamment l'annulaire est relié au cœur, donc, on met le symbole de l'union à ce doigt. Cependant dans certains pays, comme en Espagne, l’anneau est porté à la main droite, celle que l’on utilise le plus fréquemment, pour justement se rappeler continuellement qu’on est marié. Sans oublier que dans d’autres pays encore « l’alliance est bénie puis échangée lors des fiançailles et se porte alors à la main droite ; au mariage, on la change simplement de doigt. »
Il importe de signaler encore en guise d’information que le mariage n’est pas le seul lieu où l’alliance est prise comme symbole. Cependant, que l’alliance soit portée à la main gauche ou droite a peu d’importance, le plus important c’est le symbole qu’elle exprime.
- Prière des époux
Après le chant d’acclamation qui suit l’échange des alliances, les époux disent la prière des époux. Il est recommandé que ce soit une prière personnelle qu’ils auront composée ensemble et qu’ils exprimeront en la lisant, soit ensemble soit par l’un d’eux.
Dans cette prière, les époux confient leur mariage à Dieu, lui demandant des grâces particulières pour la réussite de leur ménage. Ils pourraient la reprendre à tout moment en souvenir de leur union et dans un esprit de renouvellement de leur volonté de réussir leur vie.
A vous de la rédiger ensemble ! Essayer de faire une prière qui vous ressemble et que vous pourriez encore pouvoir dire dans quelques années... Ce sera la prière de votre couple.
L’Eglise prie pour les nouveaux mariés
La prière universelle, comporte quatre ou cinq courtes intentions de prières pour élargir notre prière aux dimensions du monde entier. Pour le choix des intentions, on peut par exemple prier 1) pour les mariés 2) pour les familles 3) pour les dirigeants 4) pour l’Église. Dans chaque intention, on peut commencer par une intention particulière mais pour l’élargir ensuite : « Nous te prions aujourd’hui pour ... et ... qui viennent de recevoir le sacrement du mariage et pour tous les couples qui se sont mariés cette année. »
Après la prière du Notre Père, le prêtre ou le diacre assistant le mariage, les mains étendues au-dessus des époux, prononce la Bénédiction nuptiale dans laquelle il demande à Dieu de faire descendre les grâces de sa bénédiction sur le nouveau couple. Puis l’assemblée se donne la paix en union avec les nouveaux époux.
Dieu envoie les nouveaux mariés.
La célébration du mariage terminée, le prêtre ou le diacre renvoie les fidèles après avoir imploré encore une fois les bienfaits du Très-Haut sur le couple, et béni l’assemblée (bénédiction finale.)
Comme après chaque messe, ce renvoi n’est pas pour une simple dispersion mais un envoi en mission, c’est-à-dire une invitation à aller proclamer la Bonne Nouvelle.
Pour le couple, cette mission consiste à aller témoigner de l’amour de Dieu dans leur vie de couple et auprès des autres. En réalité tout renvoi après une célébration est l’expression d’un nouveau départ.
Le choix des lectures et de la chorale
- Liste de personnes
Vous allez avoir besoin de monde pour la messe de mariage. Évidemment, il est possible de faire un mariage dans la stricte intimité, sans chant et sans personne, mais l’expérience prouve que les futurs mariés sont souvent contents d’avoir de l’aide. Vous pouvez prévoir :
- des témoins (au moins un par conjoint) ;
- un lecteur pour la première lecture ;
- un lecteur pour le psaume ;
- un ou des lecteurs pour la prière universelle ;
- un prêtre ou un diacre muni des répertoires paroissiaux ;
- des demoiselles d’honneur ;
- une personne qui dirige les chants ;
- un musicien pour accompagner les chants ;
- un ou des enfants de chœur pour aider le prêtre.
- Règles pastorales pour la préparation de la cérémonie
Ces différentes recommandations sont mentionnées par le rituel romain :
- Le choix des lectures, de la formule de consentements et des diverses autres formules pouvant varier concernent les futurs époux en dialogue avec le prêtre.
- Les messes en plein air sont très fortement déconseillées (le mariage est un acte public qui a lieu dans le lieux public d’assemblée de l’Église).
- En dehors des autorités civiles, on ne peut accorder de privilèges à certaines personnes.
- Pour savoir si l’on peut célébrer une messe le jour de fêtes et le dimanche, il faut consulter les directives des évêques du pacifique et l’ordinaire du lieu (généralement l’évêque). On ne peut se marier le vendredi et samedi saint.
- Les époux reçoivent la communion et ne se la donnent pas mutuellement.
- On proposera aux futurs époux de se confesser avant la messe.
- Les chants et les musiques ne peuvent être profanes.
Le dernier point mérite peut-être un plus long développement : c’est celui qui concrètement peut poser question, les futurs époux ayant souvent - et c’est normal - une idée bien précise des chants auxquels ils sont attachés. Il convient d’aborder ce point tôt dans la préparation de la cérémonie et avec diplomatie afin de ne pas froisser les sensibilités tout en précisant le cadre de la cérémonie.
Les chants seront adaptés au déroulement du rite du mariage et exprimeront la foi de l’Église, en tenant compte de l’importance du psaume responsorial dans la liturgie de la Parole. Ce qui est dit du choix des chants vaut également du choix des œuvres musicales (Rituel romain du mariage, §30).
On veillera à ce que rien ne s’introduise dans la célébration qui soit purement profane, ou peu compatible avec le culte divin.
Le dossier administratif