N°35 du 28-08-2024

COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 28 AOÛT 2024

REGARD SUR L’ACTUALITE
53ème FORUM DES ILES DU PACIFIQUE


Depuis ce Lundi 26 Août se tient à Tonga le 53° forum des îles du Pacifique. La Polynésie Française y est représentée par son président, Mr Brotherson. A cette occasion, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres lance un SOS : “l’océan déborde […]. La montée du niveau des mers est une crise entièrement imputable à l’humanité. Une crise qui va bientôt prendre des proportions presque inimaginables, sans canot de sauvetage pour nous ramener en sécurité.” Dans le même sens, un diplomate fidjien, souligne que cette vaste zone du sud-ouest de l’océan Pacifique d’où émerge un ensemble d’îles volcaniques et d’atolls coralliens de faible altitude est : “la région du monde la plus vulnérable au changement climatique”. Il y a urgence, comme le souligne un article du “Courrier International” du 27 Août : “Dans cette crise mondiale, les nations du Pacifique sud sont à l’avant-poste du désastre qui s’annonce, et qui commence par leur engloutissement de plus en plus inexorable par les eaux. Une montée des océans elle-même due à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, liée aux activités humaines”. Et cet article poursuit : “Selon le Fiji Times, dans des archipels comme les Samoa et les Fidji, l’élévation du niveau de la mer est trois fois plus importante que la moyenne planétaire. Et les Tuvalu seront sans doute entièrement submergées d’ici trente ans”.


Mais ne croyons pas que ce péril de la montée » des eaux, ou encore la question de la sauvegarde et de la préservation de l’Océan (exploitation des fonds sous-marins, des richesses marines, pollution aux plastiques etc…) ou encore les questions de dérèglement climatique ne soient que l’affaire de politiciens ou de spécialistes. En tant que citoyens du monde et en tant que Chrétiens, nous ne pouvons rester à l’écart de cette question qui engage l’avenir de la vie sur notre planète. En conclusion du synode sur l’Océanie en 2001, le Pape St Jean Paul II, écrivait dans « Ecclesia in Oceania » : « L'Océanie est une partie du monde d'une grande beauté naturelle... Elle continue d'offrir aux peuples autochtones des lieux leur permettant de vivre en harmonie avec la nature, et réciproquement. Parce que la création a été confiée à l'homme pour qu'il la gère, le monde naturel n'est pas seulement un ensemble de ressources à exploiter mais aussi une réalité à respecter et même à traiter avec révérence comme un don, comme un gage confié par Dieu.

Les êtres humains ont reçu la mission de prendre soin des trésors de la création, de les conserver et de les cultiver… Toutefois la beauté naturelle de l'Océanie n'a pas échappé aux ravages de l'exploitation humaine. Les Pères synodaux ont lancé un appel aux gouvernements et aux peuples de l'Océanie pour qu'ils protègent ce précieux environnement en vue du bien des générations actuelles et futures. Ils ont envers l'ensemble de l'humanité la responsabilité toute particulière de veiller sur l'Océan Pacifique qui représente plus de la moitié des réserves d'eau de la planète. Le maintien de la salubrité de cet Océan et des autres mers est une question cruciale pour le bien-être des peuples non seulement en Océanie mais dans le monde entier… Les ressources naturelles de l'Océanie doivent être protégées contre les orientations politiques nuisibles de certaines nations industrialisées et contre le pouvoir toujours croissant de sociétés internationales qui peuvent conduire à la déforestation, à la spoliation des terres, à la pollution des rivières par les activités minières, à la pêche massive d'espèces rentables, ou à la dégradation des fonds marins par des déchets industriels ou nucléaires. L'immersion de déchets nucléaires dans cette zone représente une menace supplémentaire pour la santé des populations autochtones. ». (« Ecclesia in Oceania § 31)
Dans son encyclique « Laudato Si » de 2015, le Pape François invitait les disciples du Christ à la « conversion écologique » au nom de la Foi : « S’il est vrai que « les déserts extérieurs se multiplient dans notre monde, parce que les déserts intérieurs sont devenus très grands », la crise écologique est un appel à une profonde conversion intérieure… Vivre la vocation de protecteurs de l’oeuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse ; cela n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne… Cette conversion implique aussi la conscience amoureuse de ne pas être déconnecté des autres créatures, de former avec les autres êtres de l’univers une belle communion universelle. Pour le croyant, le monde ne se contemple pas de l’extérieur mais de l’intérieur, en reconnaissant les liens par lesquels le Père nous a unis à tous les êtres. » (« Laudato Si » § 217 ; 220)
A méditer !!!



+ Monseigneur Jean-Pierre COTTANCEAU