N°34 du 21-08-2024

COMMUNIQUE D'INFORMATION DU MERCREDI 21 AOÛT 2024

REGARD SUR L’ACTUALITE
L’AMOUR CONJUGAL : UN AVANT GOÛT DE LA FIN DES TEMPS !


Dimanche prochain (25 août) un texte liturgique nous invite à nous émerveiller devant la beauté du couple humain. « … les maris doivent aimer leur femme : comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime soi-même. Jamais personne n’a méprisé son propre corps : au contraire, on le nourrit, on en prend soin. C’est ce que fait le Christ pour l’Eglise, parce que nous sommes les membres de son corps. Comme dit l’Écriture : ’’ À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un’’. Ce mystère est grand… » (Ephésiens 5, 28-32)


Et l’Evangile de compléter par ces paroles de Jésus : «C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. » (Jean 6, 63)
Dans notre société, aujourd’hui de plus en plus hédoniste, l’homme (la femme) est souvent porté(e) à aimer l’autre, non pour ce que la personne est, mais pour le plaisir que la personne est capable de lui apporter. Conséquence : on met fin à la relation avec l’autre dès qu’on n’y trouve plus son intérêt. Ce qui explique -en partie- l’instabilité des unions conjugales et des relations d’amitié, les séparations, les divorces … sources de douleurs et d’amertumes.


Il serait bon de relire la très belle Exhortation Apostolique Amoris lætitia (la joie de l’amour) (*) promulguée par le Pape François le 19 mars 2016 à l’occasion de l’année de la Miséricorde. Selon le Saint Père, ce texte permet de prolonger « le parcours synodal [qui] a permis d’exposer la situation des familles dans le monde actuel, d’élargir notre regard et de raviver notre conscience de l’importance du mariage ainsi que de la famille. En même temps, la complexité des thèmes abordés nous a montré la nécessité de continuer à approfondir librement certaines questions doctrinales, morales, spirituelles et pastorales. » [Amoris lætitia, n.2]


Revenons à la parole de Jésus : ‘’l’esprit fait vivre’’.
J’aime me référer à une explication donnée par St Irénée de Lyon. « La chair modelée, à elle seule, n’est pas l’homme parfait : elle n’est que le corps de l’homme, donc une partie de l’homme. L’âme à elle seule, n’est pas davantage l’homme : elle n’est que l’âme de l’homme, donc une partie de l’homme. L’Esprit non plus n’est pas l’homme : on lui donne le nom d’Esprit, non celui d’homme. C’est le mélange et l’union de toutes ces choses qui constituent l’homme parfait… » [Irénée de Lyon, Contre les hérésies, Livre V, ch.9]
L’amour conjugal est tellement beau qu’il peut nous donner un avant-goût de la fin des temps !


L’échec dans notre relation conjugale vient souvent du fait que nous dissocions corps et esprit. Si notre relation n’est basée que sur l’union charnelle, la recherche du plaisir sensuel, sans aucun appel à l’Esprit, dès que la flamme faiblit et que les sensations physiques s’estompent alors naissent déceptions, reproches, ressentiment… Ce sont des expériences que mon épouse et moi-même avons vécues au long de nos quarante-neuf années de mariage. Chaque fois que nous n’avons pas mis l’Esprit au sein de notre vie de famille, de couple, y compris au sein de nos unions charnelles, l’amour s’affadissait, les liens se distendaient et les chamailleries, conflits, sentiment d’échec naissaient.


Dans ces situations, inutile de vouloir changer l’autre, il y a nécessité de se corriger soi-même et de revenir à l’essentiel : la source initiale de notre amour, celle qui découle du sacrement que nous nous sommes donnés l’un à l’autre : le sacrement de mariage. Sacrement basé sur quatre piliers : le libre consentement, l'indissolubilité, la fidélité et l'ouverture au don de la vie. Pour cet exercice, nous avons quelque fois besoin d’un médiateur pour dédramatiser les situations conflictuelles avant qu’elles ne deviennent irréversibles.


Prions pour les couples en difficultés qui envisagent le divorce ; afin que le Seigneur consolide leur union. Notre Dame de la famille intercède pour eux.



Dominique Soupé